Quand je regarde en arrière, je constate que toutes ces années de maladie chronique douloureuse, épuisante et invalidante m’ont conduite à faire face à bien des frustrations : ne plus pouvoir faire de projets, même à court terme, renoncer à toute activité, et souvent rester à la maison, allongée. Ne plus pouvoir communiquer par périodes, alors que j’aime tant le faire. Et bien d’autres choses…
Des frustrations qui en entraînent d’autres
Cela impacte la vie de famille également. Dans ce contexte, quel privilège de ne jamais être culpabilisée par mes proches pleins d’amour, qui proposent toujours un plan A et un plan B ! Ils doivent souvent partir sans moi.
La frustration est une émotion que nous rencontrons tous depuis notre naissance : le sentiment de privation de ce qui est dû, espéré, légitime. « C’est la vie ! » dit-on. Mais elle conduit inévitablement à la tristesse, à un sentiment d’injustice, à la colère. C’est ce que je vis aussi avec une autre forme de frustration : ma maladie n’est ni connue, ni reconnue par le corps médical. Pas facile !
Ce dont je peux témoigner
Depuis que j’ai remis ma vie dans les mains de Dieu, il y a longtemps, j’ai l’assurance qu’il conduit tout ce qui me concerne, les bonnes choses, les plus difficiles aussi. Je sais qu’il n’est pas à l’origine de la souffrance et qu’il reste au contrôle de tout. Il peut l’enlever, la limiter, l’orienter, la transformer. Je l’ai souvent vécu.
Mon modèle, Jésus, est venu volontairement se confronter à la plus grande des frustrations : se limiter dans un corps humain sur la terre, lui le Dieu éternel et tout-puissant, créateur de toutes choses. Il a subi l’incompréhension, l’injustice, la violence, la souffrance extrême, sans riposter.
Toutes ces frustrations qu’il a acceptées l’ont conduit à la mort sur une croix pour sauver l’humanité, mais aussi, trois jours plus tard, à la plus grande des victoires : sa résurrection. Il a vaincu la mort, notre pire ennemi. Le grain qui est mort a porté du fruit.
Mes deux clés pour faire face 
J’accepte mes circonstances. Cela me procure une grande force, car je sais que j’ai mis ma confiance dans le Dieu qui change le mal en bien, qui ne me laisse jamais sans secours, qui recueille mes larmes et qui m’a préparé un avenir auprès de lui. Et là, pour l’éternité, plus de maladie, de douleur, de frustration… Tout cela ne durera qu’un temps.
Je cultive la reconnaissance pour tout, et pour la Bible qui est un trésor pour moi. Elle me rend la vie quotidiennement.
La frustration me fait souffrir, oui. Mais c’est si bon de pouvoir me décharger sur Jésus qui sait ouvrir des chemins inattendus, là où il me semble souvent que la voie est sans issue.
Quel bonheur aussi quand je peux encourager quelqu’un dans sa frustration !
J’ai encore beaucoup à apprendre, mais je peux regarder en avant…