Meak, comment est née cette passion d’assembler les mots ?
Étonnamment, j’étais au lycée et je m’ennuyais en cours d’anglais. J’avais juste envie d’écrire quelques rimes pour la Saint-Valentin. J’étais complexé par l’aisance orale de certains autour de moi. Mais j’ai vu les mots s’aligner avec facilité et je prenais plaisir à les broder. J’ai en même temps découvert mon amour pour la poésie.
Ce fut le succès foudroyant ?
Pas vraiment, personne ne voulait lire mes poèmes. C’était très frustrant. Mais comme je baignais dans une famille de musiciens, j’ai découvert la batterie ainsi que le
beatmaking (composition sur ordinateur). J’ai pris plaisir à créer mes premiers morceaux aux influences hip-hop, jazz et RnB. Alors j’ai eu l’idée de lire mes poèmes sur ces musiques. Franc succès.
Alors libre comme un artiste accompli ?
La vraie liberté, je l’ai trouvée quandj’ai laissé de côté l’univers sombre et malsain d’un rap que j’admirais mais qui ne me ressemblait pas. Malgré la plume technique, le « flow » (le flot des paroles) intéressant, j’ai été poussé à choisir mon propre univers musical. Un soir, un proche m’a interpellé en me disant : « Meak, si tu veux être un gangster, vas-y, mais sois-le à fond et si tu veux être chrétien, vas-y, mais fais-le à fond. »
Ton choix, ce fut la foi ?
J’avais déjà accepté la foi que m’ont présentée mes parents mais, en grandissant, je me suis vu sale à l’intérieur. J’ai découvert cette duplicité dans mon cœur : chrétien le dimanche et quelqu’un d’autre la semaine. Alors j’ai choisi. À fond. J’ai redécouvert une foi simple et concrète, comme marcher dans les mains du créateur de l’univers. Parce que tout est sécurité, protection et liberté avec lui. Cela me rassure.
Et aujourd’hui ?
J’aimerais dire à chacun que Dieu s’intéresse à nos quotidiens. J’aime offrir ce message comme une poésie urbaine vivifiante, le tout fraîchement trempé d’humour et d’amour. Mon dernier album est né pendant le confinement et dans un morceau, j’encourage à une détox régulière de nos oreilles : faire attention à ce que l’on écoute et à l’impact sur notre âme. Régalez-vous des paroles de l’album sur mon site. Oserez-vous goûter le « Thé-O-Rap » ?
Un scoop pour nous ?
Ma femme a une place déterminante dans mon travail. Elle est mon vis-à-vis. Elle me challenge sur mes textes. Son regard sur mon travail artistique est précieux. On en parle beaucoup ensemble.