On raconte que le Mahatma Gandhi a dit : « Je deviendrai un chrétien le jour où vous m’en montrerez un ». Après quelques instants, le célèbre philosophe de l’Inde se ravisa en disant qu’il en connaissait pourtant un : William Booth.
Vérité ou légende ? Le fondateur de l’Armée du Salut (1829-1912) méritait bien en tout cas ce témoignage exceptionnel.
Deux solutions pour une même misère
Alors que Karl Marx a trouvé dans la misère des bas-fonds de Londres les fondements de son idéologie révolutionnaire, matérialiste et athée, le pasteur William Booth et son épouse Catherine ont réagi tout autrement.
Pour eux, le changement ne doit pas être imposé aux masses mais il doit être proposé à chaque individu. Le progrès social, politique et économique doit découler d'une profonde transformation intérieure de l'homme : l’Évangile est assez puissant pour réconcilier l’homme avec lui-même.
Mais William Booth sait aussi qu'avant de parler à quelqu'un du Royaume des cieux, il faut pouvoir lui proposer des conditions de vie décentes sur terre. C’est ainsi que naît l'Armée du Salut (The Salvation Army). En pleine révolution industrielle, dans les bas-fonds de Londres. Sa devise populaire « soupe, savon, salut » va bientôt faire le tour du monde.
Pourquoi une armée ?
Pour rendre son action plus efficace, William Booth s’est inspiré ensuite du modèle militaire avec une hiérarchie, une discipline, un uniforme, des règlements…. Mais l’évolution de l’uniforme salutiste a été constante, avec des formes variées selon les pays et les situations.
Les débuts de « l’Armée » furent difficiles. L’opposition est venue en grande partie des... brasseurs qui considéraient son antialcoolisme comme une menace pour leur négoce. Cependant, elle a peut-être été le seul mouvement chrétien à atteindre les masses au cours du 19ème siècle.
Je me battrai
« Tant que des femmes pleureront, je me battrai,
Tant que des enfants auront faim et froid, je me battrai,
Tant qu'il y aura un alcoolique, je me battrai,
Tant qu'il y aura dans la rue une fille qui se vend, je me battrai,
Tant qu'il y aura des hommes en prison, et qui n'en sortent que pour y retourner, je me battrai,
Tant qu'il y aura un être humain privé de la lumière de Dieu, je me battrai,
Je me battrai,
Je me battrai,
Je me battrai ».
William Booth, 9 mai 1912.
En France et dans le monde
L'Armée du Salut est implantée dans 126 pays et rassemble 2,5 millions de membres.
En France depuis 1881, elle incarne ses valeurs dans deux structures :
• la Congrégation, chargée de la mission spirituelle. Elle dispose de 25 postes d'évangélisation et anime une aumônerie dans plusieurs établissements de la Fondation.
• la Fondation, chargée de la mission sociale. Elle emploie plus de 2.000 salariés et compte plus de 140 établissements et services d'action sociale.
Personne n’est exclu
Les salutistes croient que tous les hommes, même les plus bas tombés, peuvent connaître une entière délivrance du mal et vivre en ce monde selon les exigences bibliques. La mort de Jésus-Christ pour le pardon des péchés et la puissance de l'Esprit opèrent des transformations radicales.
Notre but est de venir en aide à un maximum de personnes dans le besoin, qu'il soit matériel, moral, physique ou spirituel.
Les membres (soldats) qui se rendent chaque dimanche au culte (à la messe), sont des personnes qui gardent leur emploi civil et qui ne reçoivent aucune rémunération de l'Armée du Salut. Ils consacrent leurs loisirs au travail de l'Armée et versent une cotisation régulière selon leurs moyens... Les deux "S" que vous pouvez découvrir sur l'uniforme signifient : Sauvé pour Servir. C'est la suite logique de l'enseignement du Christ : « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13.34).
D’après le site de l’Armée du Salut de Belgique www.armeedusalut.be