En Orient, le 6 janvier a été la première date choisie pour célébrer la Nativité. Mais aujourd'hui elle correspond au souvenir de l’adoration des mages (voir plus loin : les trois Rois Mages et la galette des rois) du baptême du Christ, et des noces de Cana.
En effet, le mot épiphanie signifie "manifestation, révélation". Les évangiles attestent de plusieurs occasions où Dieu a manifesté que Jésus était bien son Fils. D’abord en faisant apparaître une étoile dans le ciel. Les premiers à l'avoir compris ont été les mages. Ensuite, en parlant du haut du ciel le jour de son baptême. Enfin, Jésus a manifesté sa puissance aux noces de Cana par le miracle de l’eau changée en vin.
C'est pour cela que les chrétiens d’Orient continuent à célébrer les trois événements le même jour.
Pour réfléchir : les douze jours de Noël
On appelle « douze jours de Noël », les jours séparant le 25 décembre du 6 janvier. Ils sont importants parce qu’ils donnent à réfléchir sur le sens de l’Incarnation …
Pour le Christ, le fait de se dépouiller lui-même et de se faire pauvre a signifié l'abandon de sa gloire, la restriction volontaire de sa puissance, l'acceptation de l’épreuve, l’isolement, les mauvais traitements, la méchanceté, l’incompréhension et finalement la mort. Mais cela a signifié aussi l'amour extrême d'hommes qui ne méritaient aucun amour.
Mais surtout, les trois fêtes traditionnelles qui suivent immédiatement Noël (elles datent de la fin du Vème siècle) font réfléchir sur le sens de l’incarnation dans notre vie.
Ainsi, la Saint-Étienne (26 décembre) nous rappelle l’importance de la compassion et de l’entraide. Étienne est l'un des premiers diacres chargés du travail social dans l’Église. Étienne fut également le premier martyr chrétien à rendre témoignage au Christ en donnant sa vie volontairement.
Le jour de la Saint-Jean (27 décembre) nous rappelle qu’on peut être fidèle à Dieu en remplissant sa tâche jusqu’à un âge avancé. Il a rendu témoignage de l'incarnation par la prédication et l’écriture (un évangile, trois épîtres, et le livre de l’Apocalypse), (voir Jean1, 14).
Le jour des Saints-Innocents (28 décembre) rappelle le meurtre ordonné par Hérode, peu après la naissance de Jésus, de tous les enfants de moins de deux ans, nés dans la région de Bethléem. Ils représentent tous ceux qui ont été tués à cause du Christ.
Au cours des siècles, ces trois jours et les suivants ont peu à peu été transformés en fêtes légères et même bouffonnes, sans doute sous l'influence d'anciennes réjouissances païennes. La fête des fous était l'occasion de bouleverser les préséances, de donner raison au fou, d'introniser l'enfant, d'élire un roi d'un jour. Une manière de rappeler aux puissants de la terre que leur supériorité n'est pas éternelle. On peut voir également dans ce renversement hiérarchique l’exaltation des pauvres, des humbles, des faibles, et un rappel de l’égalité de tous devant Dieu. On peut y voir aussi un autre message : avec la venue du Christ, rien ne pourra plus désormais être comme avant. Les chrétiens sont invités à vivre la « folie » de Dieu.
Finalement, le jour de l’Épiphanie rappelle que les chrétiens sont envoyés dans le monde :
- pour y être, à la suite de Jésus, lumière du monde et sel de la terre,
- pour rendre témoignage au Christ,
- pour vivre la fraternité chrétienne avec des gens d’origines culturelle et raciale différentes.