Dans son livre «
La frénésie du bonheur », Luc Ferry fait le constat de l’effondrement en France des deux grandes religions de salut céleste (le catholicisme) et terrestre (le communisme). En 1950, plus de 90 % des Français étaient baptisés, mais aujourd’hui ils ne sont plus que 30 %. Durant la même période, le nombre de prêtres diocésains a diminué de 45.000 à seulement 4.500, pendant que l’électorat communiste passait de 25 % à 2,5 %. Luc Ferry tire la conclusion que le bonheur futur proposé par la vie éternelle ou la révolution, autrement dit le bonheur différé, a cédé la place au bonheur immédiat.
Le bonheur au présent
Cette quête se révèle de multiples façons. Par exemple, le refus de l’augmentation de l’âge de la retraite (car le travail n’apporterait plus le bonheur), mais également le flot de livres et de sites sur le développement personnel. Le comble de cette recherche du bonheur immédiat, ce sont les coachs qui voudraient apprendre aux gens à vivre le bonheur au présent en devenant narcissiques, en prenant soin d’abord d’eux-mêmes. Luc Ferry cite un livre...