— Ah, il n’y a pas de cœur !
Mes yeux se tournent vers l’écran de l’appareil d’échographie et je regarde incrédule ma gynécologue de travers.
— Pardon, j’ai un bébé qui va naître sans cœur ?
Je ne réalise même pas ce que je dis en répondant à cette phrase que mon cerveau ne peut assimiler. Le verdict tombe :
— Non, le cœur ne bat plus.
Une fausse couche ! Pourtant, je le vois sur l’écran, mon bébé, il est déjà un peu formé. Et depuis plusieurs mois, je l’imagine déjà dans mes bras et je l’entends gazouiller…
Des réactions stériles
Minimiser le deuil. Pour une fausse couche, beaucoup vous disent que ce n’était que des cellules… Si j’avais déjà deux enfants, j’aurais entendu : « C’est bon, tu en as déjà deux. » Pourtant, chaque vie compte.
Prendre la fuite dans l’activisme. Personne n’aime la souffrance. La fuite est facile, mais a-t-on le courage de faire face à ce qui se passe réellement à l’intérieur de soit ?
Se noyer dans l’océan des « pourquoi ? » J’ai appris avec le temps à transformer ces « Pourquoi ? » en« Pour quoi ? », c’est-à-dire « pour quelles raisons ». Et petit à petit, en leur temps, les réponses viennent.
La bombe colère. On réagit en fonction de son tempérament : en vouloir à soi-même ou accuser les autres d’avoir manqué à leurs obligations, d’avoir mal fait leur travail. Et si on essayait de mettre des mots sur les maux ?
Des actions à entreprendre
Pardonner. Phrases maladroites de notre entourage, erreurs du personnel soignant, ami qui annonce son cancer à la dernière minute pour nous préserver… Que de plaies ouvertes qu’il faudra bien refermer pour retrouver la paix.
Se réconcilier avec Dieu. S’il est maître de la vie et de la mort, est-il responsable ? J’ai eu du mal à l’accepter et j’en ai voulu à Dieu de m’avoir privé d’une chère amie. Mais je sais qu’il n’est pas un menteur : il est là dans la souffrance, il entend et recueille nos larmes.
Se pardonner soi-même. Les « Si seulement j’avais… » explosent souvent et dévoilent la racine du reproche. Ne laissez pas la culpabilité vous envahir. Que vous soyez responsable ou non, Dieu veut vous accueillir et vous pardonner.
Veux-tu être guéri ? Il y a un choix à faire. Dieu nous laisse libres, mais il veut nous ouvrir une fenêtre pour voir au-delà du deuil. Il connaît notre potentiel et il pourra utiliser cette période de deuil incompréhensible pour nous donner un avenir sans doute différent de celui auquel nous avions pensé.
« Je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point. » Hébreux 13.5