« J'abandonne sur une chaise le journal du matin.
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent.
J’attends qu’elle se réveille et qu’elle se lève enfin.
Je souffle sur les braises pour qu’elles prennent.
Cette fois je ne lui annoncerai pas la dernière hécatombe.
Je garderai pour moi ce que m’inspire le monde.
Elle m’a dit qu’elle voulait si je le permettais déjeuner en paix.
Déjeuner en paix (...) »
« Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin,
N’est ni rose ni honnête pour la peine.
«Est-ce que tout va si mal?
Est-ce que rien ne va bien?
L’homme est un animal», me dit-elle.
Elle prend son café en riant.
Elle me regarde à peine.
Plus rien ne la surprend sur la nature humaine.
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix.
Oui déjeuner en paix*. »
Cette chanson a marqué ma jeunesse
Je ne savais pas dire ce qui me touchait dans ce texte de Stephan Eicher et dans cette mélodie, mais elle était restée en moi depuis tout ce temps. Je me demande, aujourd’hui, si ce n’est pas parce que cette chanson exprime ce que nous souhaitons tous au fond de nous-mêmes, mais qui nous fait aussi un peu peur : un peu de tranquillité, de silence et de solitude dans un monde violent et agité. Le philosophe Blaise Pascal ne disait-il pas que le drame de l’homme est de ne plus savoir être seul, en repos dans une chambre ?
Nous vivons des choses difficiles
Nous nous faisons du mal les uns aux autres. Et pourtant, nous n’arrivons pas à nous arrêter, à faire une véritable pause pour réfléchir à tout ça. Cette chanson nous rappelle combien...