Bible et famille en trois questions

Question bien difficile : la Bible couvre en effet plusieurs millénaires et nous fait franchir des milliers de kilomètres. Or, on le constate, les familles bibliques ont adopté le plus souvent les usages de leur environnement. Même si les traditions évoluaient moins vite dans l’Antiquité qu’aujourd’hui, il y a de très grandes différences entre les usages des peuples nomades qui habitaient l’Irak 2.000 ans avant notre ère et la vie dans l’Italie du 1er siècle.

Question embarrassante ! Ceux qui y cherchent une famille exemplaire auront bien de la peine à l’y trouver.

Au fur et à mesure de ses pages, on assiste aux déboires conjugaux et familiaux de ses « héros ». Cela commence d’ailleurs très mal puisque Adam et Ève sont incapables de faire face à leurs responsabilités et qu’ils semblent absents lorsque deux de leurs fils se disputent si bien que l’un finit par tuer l’autre.

Un peu plus loin, nous voilà spectateurs de familles polygames et de tout leur lot de jalousies et de rivalités. On n'échappe que de très peu au meurtre de Joseph par ses demi-frères. On découvre aussi des parents immatures qui ne cachent pas leurs préférences pour l’un de leurs enfants.

Et que dire du roi David, si impuissant devant la haine de ses propres fils, au point qu'il doit fuir à plusieurs reprises pour échapper à la mort ?

Et la famille de Jésus alors ? Reconnaissons que les évangiles ne nous en disent pas grand-chose. L’un d’eux nous apprend toutefois leur incompréhension à son égard quand il a douze ans. Devenu adulte, Jésus a dû prendre ses distances avec elle. En effet, elle ne le comprend pas du tout.

Dès sa première page, nous lisons : « L’homme quittera père et mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviendront tous deux un seul être. » Le mariage aurait donc toujours dû être monogame. Malheureusement, bien des personnages bibliques ne l’ont pas respecté.

Jésus a commenté ce texte pour répondre à une question sur le divorce : « Ne séparez donc pas ce que Dieu a uni. » Chacun comprendra.

Notons aussi que les auteurs bibliques ont souvent pris le mariage comme illustration de l’alliance de Dieu avec Israël, son peuple. Certes, ce dernier a souvent rompu le contrat en adorant des divinités païennes, mais cela n’a jamais empêché Dieu, le « mari » trompé, de rester fidèle.

Plus tard, l’apôtre Paul écrit : « Maris, aimez votre femme comme le Christ a aimé l’Église. Il a donné sa vie pour elle. » Pour les épouses, il écrit que c’est leur relation à Jésus qui doit leur servir de modèle.

Peut-il y avoir plus belles relations ?