L’Évangile(1) rapporte que le Christ a été crucifié en compagnie de deux malfaiteurs. Alors que l’un d’eux blasphème, l’autre le reprend et défend Jésus. Il se tourne vers lui au-delà des apparences. Ce n’est pas l’action d’un homme désespéré mais celle d’un être lucide qui reconnaît sa culpabilité, la justice de Dieu et l’innocence de Jésus. Il a conscience de mériter ce châtiment cruel.
La justice humaine le met à mort mais lui, il s’adresse au Fils de Dieu. Il ne le supplie pas, ne l’implore pas, mais dit simplement avec sincérité et humilité: «Jésus, souviens–toi de moi, quand tu viendras comme roi». La réponse du Sauveur jaillit, claire, certaine, au-delà de l’attente: «Aujourd’hui, tu seras avec moi…»
«Comment! diront certains, ce brigand, sauvé? Il n’était pas religieux et il n’a rien fait pour le mériter!» Effectivement, c’est ce que l’Évangile nous apprend: nos efforts ne servent à rien. La grâce de Dieu comble notre insuffisance, notre impuissance. C’est un don pour tous, qui doit être accepté avec reconnaissance.
Accepter la grâce
Un pasteur rendait visite à une femme en prison. Cette dernière l’a insulté quand il a parlé du jugement de Dieu et de l’enfer. Le pasteur, lui, pleurait sur le sort de cette femme: «Et pourtant, la miséricorde s’étend aussi jusqu’à vous, qui riez de celui qui désire vous faire du bien. Christ peut vous pardonner et j’espère qu’il vous accordera la grâce d’être avec lui dans le paradis.» La femme, émue, lui répond: «On m’a toujours dit que je serais damnée… Comme il n’y avait pas d’espoir, je me suis précipitée d’un péché dans l’autre. Mais s’il existe un espoir de grâce pour moi, si je peux obtenir le pardon, je le veux». Elle a cru au Christ et a été sauvée. Comme le brigand.
En rencontrant la pauvreté de l’homme, la grâce de Dieu manifeste sa grandeur et son amour envers sa créature. Aujourd’hui comme hier.