Qui pourra dire qu’on fête Pâques aussi intensément que Noël dans nos pays ?
Il faudrait déjà que nos contemporains se souviennent que Pâques rappelle la résurrection du Christ et Noël sa naissance, ce qui n’est pas gagné pour tout le monde ! Le lecteur de l’Évangile sait, lui, que c’est la résurrection du Christ qui est au cœur de la foi chrétienne, bien plus que sa naissance.
Mais Noël c’est, pour la plupart d’entre nous, la neige (même si, hormis les zones montagneuses, c’est surtout la pluie qui est au rendez-vous), les cadeaux, le sapin et… le petit Jésus dans la crèche ou sur les bûches.
L’image est attendrissante, certainement pas fausse: elle vient de l’Évangile. Mais c’est à cause d’elle qu’on a fait de Noël la fête de l’enfance, ce qu’elle n’est pas prioritairement. Quant à la mièvrerie qui continue d’entourer le divin berceau, difficile de s’en dépatouiller!
Cela pourrait paraître anodin; mais quand ça entrave la foi...? Moi, j’ai fini par trouver que le nom de «Jésus» faisait sirupeux, au point de ne pas aimer le prononcer, à part en anglais, en espagnol, ou en hébreu. Le «Christ» est viril, le petit «Jésus» relève de la pâtisserie hivernale(1).
Suis-je bien le seul à souffrir de ce handicap et de cette allergie purement linguistique? Je n’en suis pas sûr. J’ai pourtant lu de multiples fois l’Évangile et j’ai adoré Jésus et aimer prononcer son nom lorsque je souffrais et que sa présence me secourait…
On le sait depuis les Dix commandements, les images de Dieu sont un désastre. Cela devrait nous faire réfléchir aux traitements que nous faisons subir à Celui que Dieu a envoyé dans le monde pour nous sauver. Il n’est certainement pas «le petit Jésus» que notre occident a fabriqué.