Début février a éclaté au niveau mondial le scandale des matchs de football truqués. La France semble pour l'instant épargnée, mais 19 cas concerneraient la Belgique.
La même semaine, l'hebdomadaire l'Express a consacré son dossier central à la corruption des élus, entreprises et fonctionnaires. Il y affirme notamment que « la France reste malade de la corruption, que ce soit sous sa forme la plus directe (c'est-à-dire les pots-de-vin) ou sous celle des infractions de favoritisme, prise illégale d'intérêts, concussion, détournements de fond ».
Une crise de confiance
Pour certains, la corruption est l'essence même de la crise de confiance qui s'est installée entre les citoyens et les hommes politiques.
Les exemples sont malheureusement trop nombreux. L'hebdomadaire cite ainsi le cas d'un dirigeant d'une PME française qui a versé 90.000 euros de pots-de-vin à des fonctionnaires libyens pour obtenir un contrat de dépollution. On se souvient aussi du trafic de diplômes mis en place contre rémunération par un directeur d'université du sud de la France en faveur d'étudiants chinois.. Régulièrement apparaissent des scandales tels que l'attribution de logements sociaux ou de marchés publics contre pots-de-vin. Quant à la Belgique, en 2009, 128 dossiers judiciaires y concernaient la corruption publique ou privée.
Les raisons
Sur une échelle de 1 à 100, 2/3 des pays ont une note supérieure à 50, ce qui indique une corruption élevée. Transparency International s’en inquiète.
Les causes de la corruption sont complexes et interdépendantes. Elles comprennent :
● Des institutions publiques affaiblies qui ne parviennent pas à prévenir et à sanctionner les pots-de-vin et autres activités illégales
● Des systèmes judiciaires qui ne respectent pas la justice et l’état de droit, mais permettent à ceux qui possèdent le pouvoir économique et politique de peser sur les décisions les concernant
● Une élite politique et économique qui prend des décisions au bénéfice d’un petit nombre, et exclut la majorité de la population des avantages provenant des ressources du pays
● L’absence d’éthique dans la vie publique
● Le secret bancaire international qui permet aux grandes entreprises et aux particuliers corrompus de dissimuler l’argent indûment acquis ou d’échapper à la fiscalité
● L’absence de mécanismes efficaces en faveur de la participation de la société civile dans la lutte contre la corruption
● L’absence de transparence dans la prise de décision, la gestion des revenus et l’utilisation des ressources
● L’absence d’une éducation qui pourrait aider les populations à prendre confiance dans leurs droits.
Pour sortir d’un cycle infernal
La corruption ne date pas d’aujourd’hui. La Bible résume tous ces défauts en donnant ce conseil aux dirigeants : « Tu ne porteras pas atteinte au droit, tu ne te montreras pas partial et tu n’accepteras pas de pots-de-vin, car les pots-de-vin aveuglent les yeux des sages et ruinent la cause des innocents. » (Deutéronome 16.19)
Et d’ajouter : « L’homme intègre pratique la justice, et dit la vérité qu’il pense au fond de son cœur, … il refuse qu’on l’achète pour condamner l’innocent. Qui se conduit de la sorte, rien ne pourra l’ébranler ». (Psaume 15)