Il paraît qu’un jour, un Chinois a été invité à visiter l’enfer.
Il raconte qu’il y a vu d’immenses tas de riz et des gens qui mouraient de faim assis à côté.
Il a ensuite été invité à visiter le paradis. Quelle surprise ! Il y a vu les mêmes tas de riz, mais les gens étaient tous de bonne humeur et en excellente santé.
Qu’est-ce qui faisait la différence ?
Il l’a vite compris quand il a vu que tous ces gens en enfer ne pouvaient manger le riz qu’en utilisant une longue cuiller, tellement longue qu’il leur était impossible de la porter à la bouche. Ils faisaient des efforts incroyables pour se nourrir eux-mêmes.
Peine perdue, ils n’y arrivaient pas et mouraient donc de faim.
Et au paradis ? Chacun utilisait sa très longue cuiller pour nourrir son voisin !
Comme chacun faisait ainsi, tous mangeaient en abondance.
Il fallait y penser, n’est-ce pas ?
C’est sans doute l’un des malheurs de notre monde que les gens ne pensent qu’à eux-mêmes, à leurs droits, leur argent, leur travail, leur santé, leur sécurité, leurs enfants, leur retraite... sans se préoccuper des besoins des autres.
Certains même n’hésitent pas à voler, mentir, tricher pour s’enrichir.
Vous me direz que dans notre monde l’enfer est pour les victimes, mais que ceux qui pensent à eux-mêmes sont heureux puisque, s’ils s’y prennent bien, ils ont plus que les autres. Pas si sûr ! Le bonheur égoïste est une illusion qui cache bien des solitudes et des misères. Tôt ou tard, la façade se craquelle et montre la vérité.
Cette histoire ne dit pas vraiment ce qu’est le paradis promis par Dieu, mais elle nous enseigne au moins comment ne pas faire de notre terre un enfer.
Georges Mary