Depuis 12 ans, Nicolle El Ayoubi parraine plusieurs enfants.
Son engagement a démarré à la mort de son mari, enseignant missionnaire. Mère de trois enfants, elle ne travaille pas à l’époque. Elle décide pourtant de parrainer trois enfants de différents pays. Un remède contre le repli sur soi, mais surtout l’affirmation d’une confiance absolue en Dieu et en sa provision pour sa famille.
Comment avez-vous vécu cette démarche en famille ?
Au début, nous parrainions un garçon d’Éthiopie, une fille de Thaïlande et une du Burkina Faso. Nous allions chercher dans le dictionnaire pour repérer où ils habitaient. Il y avait là une démarche de pédagogie générale : histoire, géographie, conditions de vie, agriculture, climat, etc.
Quand les photos des enfants arrivaient, nous les mettions dans la maison. Nous recevions des lettres et les lisions en famille. Il y avait aussi la prière pour les enfants. Nous faisions tout cela collectivement.
En quoi cela a-t-il été important dans la vie de votre famille ?
Dans une situation de deuil, on a tendance à se replier sur soi. Cette démarche nous a empêchés de regarder à notre propre souffrance en sachant qu’il y a d’autres souffrances qui affectent des enfants dans le monde. Ce n’est pas parce qu’on a perdu son papa que le monde s’écroule. Ça a été très thérapeutique.
Je ne voulais pas, non plus, que mes enfants tombent dans la peur du manque parce que leur père était parti. À travers le parrainage, mes enfants ont vu que Dieu non seulement pourvoyait à nos besoins mais aussi à ceux des trois autres enfants.
Que conseilleriez-vous à d’autres familles par rapport au parrainage ?
Je suis toujours dans une stratégie d’élargissement : élargir le cœur et nos intentions, ouvrir le porte-monnaie, laisser le Seigneur étirer nos limites. Je conseillerais aux gens de prendre du temps pour cela parce que nous vivons dans un monde très égoïste. En prenant du temps pour ces enfants, le cœur de nos propres enfants s’élargit et ils se décentrent d’eux-mêmes. Aujourd’hui mes enfants sont adultes et ils ont commencé eux-mêmes à parrainer dès leur premier salaire !