Qu’est-ce que la vérité ? demande sèchement Pilate à Jésus, lors de son procès. Pilate exprime ici le scepticisme et la méfiance de bien des personnes à l’égard de la notion de vérité : Pour eux, à supposer qu’elle existe, la vérité est inaccessible, on ne peut la connaître, mieux vaut ne pas en parler.
De nos jours, on dirait plutôt que l’on ne peut pas parler de La Vérité, comme d’un absolu, mais de vérités partielles, limitées, situées, localisées. La vérité a perdu de son caractère universel et normatif. La seule vérité aujourd’hui est justement qu’il n’y a pas de vérité absolue sauf peut-être ce que peut recouvrir la notion des « Droits de l’Homme ».
Traditionnellement, on a défini la vérité comme le discours conforme au réel. Ceci permettait alors de porter des jugements sur ce qui est vrai ou faux, d’évaluer les différents discours. Mais on tend de plus en plus à évacuer cette conception traditionnelle.
Beaucoup plus pragmatiques, nous avons tendance à confondre vérité avec succès : est maintenant vrai ce qui « marche » ; ou ce qui est sincère et authentique ; peu importe les idées ou les convictions. Au niveau religieux, : l’important n’est pas ce que l’on croit, mais la force et la sincérité avec lesquelles on croit ou pratique sa religion.
La Bible n’écarte pas la notion traditionnelle de vérité, mais elle l’enrichit. Dans l’Ancien Testament, Dieu est vrai car il accomplit ce qu’il a promis. Il est sûr, stable, solide, robuste, fidèle. Sa Parole est vraie car digne de confiance. C’est pourquoi Dieu est souvent comparé à un rocher, on peut construire sur lui, c’est du solide ! Le mot « Amen » vient de la même racine que le mot « vérité » en hébreu. Amen signifie : c’est vrai, je crois, je fais confiance, j’adhère !
Selon le Nouveau Testament, la vérité est pleinement révélée dans la personne et le message de Jésus. Il est l’envoyé de Dieu, celui qui dit la vérité. Il en est le témoin privilégié, il est lui-même la Vérité (1).
C’est par la foi que l’on accède à l’acceptation de la vérité de l’Évangile, mais pour cela, il faut « l’amour de la vérité », c'est-à-dire accepter d’entendre et ensuite s’approprier la vérité que Dieu nous dit sur nous-mêmes, et sur sa volonté de salut pour nous.
L’Évangile, c’est Dieu qui nous invite à entrer dans une relation personnelle avec lui, qui est la Vérité, pleinement révélé en Christ. C’est Dieu qui nous interpelle pour que nous bâtissions notre vie sur le roc, sur du solide, et non sur des futilités ou des vanités. Dieu seul est solide.