Qui souhaiterait revenir à l’époque où les rois se comportaient en dictateurs?
À juste titre, nous tenons à choisir nous-mêmes ceux qui nous gouvernent même s’ils ne répondent pas à nos aspirations profondes.
Vivons-nous pour autant dans des pays de liberté, d’égalité et de fraternité où l’union fait vraiment la force? En fait, «le lait et le miel» ne coulent souvent que pour des privilégiés (1) et le chômage, le racisme, le viol... en font souffrir plus d’un. Comment faire pour ne sombrer ni dans le désenchantement (même si les idéalismes se sont tous transformés en dictatures) ni dans le manque de reconnaissance (d’autres souffrent autrement plus que nous)?
La mort nous permettra-t-elle de voir ce beau pays dont nous parle la Bible? Ou bien la religion est-elle cet opium que les puissants distribuent aux opprimés pour les endormir en leur faisant miroiter un beau royaume inexistant? Les contemporains de Jésus se posaient des questions semblables. Certains criaient à Dieu pour qu’il les délivre de l’occupation romaine. Ils s’appuyaient d’ailleurs sur des textes qui annonçaient la venue d’un roi des rois qui donnerait la victoire et la paix (2).
Pas tout à fait comme les autres
Lorsque Jésus a commencé à prêcher et à guérir, beaucoup ont vu en lui le Messie. Pourtant Jésus n’a cessé d’expliquer que son royaume n’était pas de ce monde (3). Certes il s’était approché; il était au milieu des hommes, voire en eux (4), mais pas comme on l’imaginait. Il a aussi raconté de nombreuses histoires (5) où il a comparé ce royaume à un homme, comme pour dire qu’il était à la fois le porteur de la bonne nouvelle et la bonne nouvelle elle-même. Il a critiqué les religieux qui expliquaient la Parole de Dieu sans la vivre (6). Il a déclaré que les voleurs et les prostituées les devanceraient dans le royaume (7) pour peu qu’ils se repentent et qu’ils croient. Pour entrer dans son royaume, il a rappelé qu’il fallait devenir comme un enfant et renoncer à ses prétentions (8).
Le citoyen du Royaume de Dieu apprend à respecter les autorités de son pays mais il sait aussi qu’en cas de conflit, il obéira à Dieu plutôt qu’aux hommes (9). Pour lui, reconnaître Jésus comme roi, c’est aussi préparer son retour et annoncer par son comportement que son règne définitif est en train de se mettre en place. Rien à voir donc avec une fuite hors du monde puisqu’il s’agit d’être ambassadeur de la réconciliation. Rien à voir avec un retour à la dictature des rois puisqu’il s’agit du prince de la paix! (10)