La réalité du travail est omniprésente dans la Bible. Sa première page décrit la Création comme un travail de Dieu en six jours suivi du sabbat. Le premier couple est appelé à remplir la terre et à la dominer. La semaine de création devient, dans les dix commandements, un schéma à transposer pour l’être humain: «Tu travailleras six jours…, mais le septième est le jour du repos du Seigneur»(1).
La rupture engendrée par la désobéissance d’Adam et Ève perturbe profondément leur relation avec Dieu, leur relation entre eux et tout leur environnement. Dieu dit à Adam: «à force de peine tu tireras ta nourriture…, c’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain»(2). Le développement du péché dégrade, par la suite, toutes les relations sociales. Les prophètes bibliques condamnent, bien avant Marx, l’injustice et la rapacité trop souvent présentes dans le monde du travail (3). Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles le verbe travailler en français est dérivé du latin tripaliare, signifiant «torturer avec le tripalium» (4)!
Un acte de reconnaissance
Le travail est pourtant honoré dans la Bible. Les Proverbes en parlent comme d’un précieux trésor (5). Jésus le démontre dans son métier de charpentier (6). Paul condamne fortement ceux qui refusent de travailler (7). Comme les Réformateurs l’ont redécouvert, le travail est aussi le lieu pour accomplir notre vocation de service pour Dieu: «Quel que soit votre travail, faites–le de bon cœur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes»(8).
Mais le travail n’est pas une fin en soi. Un peu comme la semaine de travail des Dix Commandements pointe continuellement vers le sabbat, Dieu nous rappelle que la vraie priorité de nos vies doit être dans le Royaume de Dieu: «Travaillez (ou investissez votre vie), non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui dure pour la vie éternelle» dit Jésus (9). Il dit aussi: «Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît» (10).