Il faut commencer par distinguer le Dieu que chacun a dans la tête de Dieu lui-même. Nous avons tous en effet, même les non-croyants, une idée sur lui souvent héritée de notre enfance. Dans cet héritage, il y a du bon et du mauvais. La Bible parle du « Dieu vivant et vrai » pour le distinguer de ce qu’il a de figé et de faux dans l’image que nous avons de lui.
Ce que Dieu dit de lui-même
Les chrétiens reconnaissent dans la Bible le livre qui rapporte les paroles de Dieu. La première chose qu’elle dit de lui c’est qu’il est créateur et qu’il parle (1). Il est capable de faire du neuf (à partir du vieux, de rien ou du chaos). Sa première parole, le fameux « que la lumière soit », en dit beaucoup sur son désir de mettre de la clarté là où il n’y en pas ou plus. Dieu est donc fondamentalement « quelqu’un » qui veut être en relation, qui parle et qui recrée.
Concernant son caractère, la première chose à dire est que Dieu est amour et justice. Dans ces deux termes, l’accent porte bien davantage sur l’amour (2). Dieu aime sa création d’un amour généreux, sensible, et surtout fidèle et fiable. Il est également épris de justice mais tout est animé d’abord par sa sympathie pour les humains. On entend souvent dire devant les malheurs de ce monde : « Ah, s’il y avait un Dieu… ! » Les chrétiens n’ont pas de réponse sans faille à ces questions mais cette vision d’un Dieu juste et surtout aimant aide à comprendre qu’il donne priorité à la patience et à la persuasion, plutôt qu’à la violence et à la contrainte.
L’Évangile montre comment en Jésus-Christ, Dieu se dévoile encore plus clairement. Jésus-Christ est la Parole de Dieu, vivante, venue révéler que Dieu est un Père qui peut nous créer et nous enfanter à nouveau en envoyant sa lumière dans un monde où les ténèbres ont envahi les cœurs (3). En Jésus-Christ, qui donne sa vie jusqu’à mourir sur la croix, Dieu montre qu’il prend fait et cause pour l’humanité. Il ne minimise pas les crimes des humains, mais il « prend sur lui », littéralement, dans un acte d’amour et une offre de pardon (4). En envoyant son Souffle divin, il montre que même apparemment absent, il est LA raison d’espérer. Et il offre un dynamisme nouveau : sa présence même, discrète et efficace, au cœur de nos vies (5).
Conclusion ?
En quelques lignes, j’ai essayé de parler de Dieu. Il faut ajouter qu’on peut parler à Dieu. Soit dans la prière du croyant : « Je crois, Seigneur, continue à te faire connaître à moi (6).» Soit dans celle du mal-croyant : « Je crois, Seigneur, viens au secours de mon manque de foi (7). » Soit encore celle du mécréant : « Dieu, je ne crois pas en toi, mais si tu es là, parle-moi je te prie (8). » Loin d’être hypocrite, cette dernière prière a au moins le mérite de tenir compte d’un Dieu qui veut (peut-être ? certainement !) se faire connaître.