C’est aujourd’hui un peu plus de 1.300 maisons que notre organisation a reconstruites. Certains diront que c’est une goutte d’eau dans un océan de besoins, mais croyez-moi, cela fait vraiment chaud au cœur quand nous voyons les personnes que nous avons pu aider et que nous savons qu’elles n’auraient reçu aucune aide si nous n’étions pas venus.
Ce que j’aime avec Medair, c’est que nous essayons toujours d’atteindre les plus vulnérables dans les endroits les plus reculés et difficiles d’accès où peu d’autres ONG sont présentes. Nous avons aussi pour principe de rencontrer les gens pour entendre leurs vrais besoins. Nous voulons travailler avec eux en les rendant partenaires. C’est ainsi que nous avons formé plus de 300 maçons locaux aux techniques de construction résilientes aux séismes. Ils pourront ainsi continuer le travail après notre départ. Des enfants et des membres de la communauté ont également été sensibilisés aux risques et aux comportements à tenir en cas de tremblement de terre.
En fait, quand nous commençons un programme d’urgence dans un pays, nous pensons déjà à la façon dont nous le confierons par la suite aux communautés sur place.
Une rencontre m’a particulièrement marquée. Je me souviendrai toujours de cette maman qui élève seule ses six filles après avoir perdu son mari. C’est une situation extrêmement difficile dans un pays comme le Népal.
Sa maison a été reconstruite grâce à nos équipes mais c’est ce qu’elle m’a dit qui m’a le plus touchée : « Je me déteste quand je dois aller signer des documents avec mon pouce parce que je ne sais pas écrire. Ce que je souhaite par-dessus tout, comme toutes les mamans de ce monde, c’est que mes filles soient heureuses. Je voudrais qu’elles puissent faire un travail comme le vôtre. »
Quelle belle récompense aussi d’entendre Rasmita, sa fille de neuf ans, dire à sa maman rentrée dans son ancienne maison gravement endommagée : « Sors de là maman, c’est dangereux. » J’ai alors compris que notre travail avait porté son fruit.