Nous pensons souvent bien nous connaître. Installés dans un train-train quotidien, nous gérons dans bien des cas les petits tracas de la vie tant bien que mal. Nous nous installons donc dans une routine où nos imperfections, nos manquements sont de l'ordre du « raisonnable » et n'hésitons pas à nous cacher derrière les fameuses phrases types : « C'est normal, je ne suis qu'un être humain » ou « C'est humain, la perfection n'est pas de ce monde ».
Quand l’inattendu survient
Et puis, un jour, la maladie s'invite dans notre quotidien. Le premier choc passé, nous réalisons que notre façon de vivre est bousculée. Très souvent, la maladie nous met à l'écart de toute vie sociale et professionnelle. Elle nous empêche de faire un certain nombre de choses que nous avions l'habitude d'exécuter naturellement. Elle nous met parfois en situation de dépendance – ponctuelle ou définitive. Bref, tout ce qui faisait partie de notre petite vie est totalement chamboulé, modifié.
Un nouvel apprentissage
Cette nouvelle situation nous est non seulement étrangère, mais inacceptable pour l'homme ou la femme que nous étions avant la maladie. À partir de là, nous entamons un nouvel apprentissage de la vie quotidienne. Il s'agit d'apprendre :
- la dépendance vis-à-vis de quelqu'un
- comment vivre la solitude
- comment supporter la douleur, les traitements, sans devenir insupportable pour l'entourage et le corps médical
- à supporter le regard que l'autre nous porte,
- à ne plus « être » quelqu'un à travers sa profession…
Remise en question
La liste peut être plus longue en fonction des individus. Mais il est indéniable que cette nouvelle vie remet en cause notre être profond. Et nous nous découvrons sous une autre facette. Nous pensions, par exemple être patients et, en définitive, il n'en est rien. Nous avions un regard critique sur les personnes qui s'emportent vite et nous sommes encore plus agressifs que les autres. Bref, notre personnalité en prend un coup. Notre regard sur nous-mêmes, si nous sommes un tant soit peu honnêtes, ne peut que se modifier.
Rebondir avec Dieu
Tous ces changements, ces modifications sont tout à fait normales et nous ne devrions pas nous alarmer devant ce constat. Après, c'est ce que nous en faisons qui est important. Et la seule façon, à mes yeux, de profiter pleinement de cette remise en question est de nous confier en Dieu afin que non seulement il nous montre nos imperfections mais qu'Il nous aide à changer.
La maladie. Une école ?
Ne nous leurrons pas, il est difficile de se changer si nous ne nous faisons pas aider, surtout dans la durée. Certes, nous pouvons faire des « efforts » sur nous-mêmes, mais à plus ou moins longue échéance, nos dysfonctionnements reviendront. Le seul qui puisse nous transformer est Dieu.
Alors oui, acceptons à travers la maladie de nous regarder comme Dieu nous voit afin que son œuvre de transformation puisse se faire. Et comment Dieu nous voit ? Il nous voit avec les yeux de l'amour inconditionnel.
Mieux se connaître n'est-ce pas aussi apprendre à s'aimer comme Dieu nous aime ?