On voit qu'un deuil est terminé lorsqu'on ne souffre plus quand on pense à la personne aimée. Vous pouvez parler d'elle sans que les émotions viennent vous submerger. Vous pouvez vous rendre sur les lieux de l'hôpital où la personne a été soignée, sur le lieu du décès ou encore aller au cimetière. Une paix tranquille s'est installée en vous au lieu de ressentir un vide intérieur de souffrance, et vous ressentez un plein d'amour à la pensée de celui qui est parti.
Faire son deuil, ce n'est pas oublier
Quand une personne réussit à traverser les diverses phases du deuil, elle recouvre une vie normale, tout en étant profondément transformée. Trop de personnes tardent à faire leur deuil par peur d'oublier la personne décédée. Faire son deuil ne veut pas dire oublier la personne, bien au contraire ! C'est continuer à penser à elle, sans la souffrance de la séparation.
Certains psychologues ne croient pas qu'un deuil puisse se terminer. On ne peut, bien sûr, pas faire comme si rien n'était arrivé, il restera une cicatrice mais la blessure sera guérie, il y aura comme un nouvel élan de vie. J'insiste sur l'étape du sens du deuil et sur celle de l'héritage. Après l'expression des émotions et la ré-alisation de tâches concrètes reliées au deuil, il y a l'étape du sens.
L'étape de l'héritage
Il s'agit aussi de récolter tout ce que nous avons cultivé et nourri chez le défunt en termes d'amour et d'attentes positives. L'héritage spirituel tel que nous le concevons, consiste à se réapproprier tous les rêves, les projections dont on entourait l'être aimé. Les qualités, les talents et les idéaux que la personne décédée possédait, celle qui survit peut les pratiquer pour son épanouissement propre, à la condition de consentir au départ définitif de l'être aimé de passion ou d'affection. Grâce à l'héritage, on se trouve comme enrichi, gratifié et comblé d'une nouvelle présence de l'être aimé décédé.
Certaines personnes endeuillées craignent d'enlever quelque chose au défunt lors de la cérémonie de l'héritage, et qu'il serait alors démuni de ses qualités. Bien sûr, c'est faux ! Ceux que j'appelle « les héritiers potentiels » doivent prendre conscience de leur investissement affectif, leur donnant finalement le droit d'accepter les qualités du défunt ainsi que ses dons. Ils ne privent en rien le disparu. Au contraire !
Tout deuil doit avoir une fin
Si vous voulez faire votre héritage à la suite d'une personne aimée, demandez-vous quelles étaient les qualités que vous admiriez chez elle, et reprenez-les à votre compte pour les développer. Elles existent en germe en vous et ne demandent qu'à éclore.
Ensuite, célébrez la fin de votre deuil avec des amis, car un deuil a une fin !
Le deuil n'est pas toujours lié à la mort
L'héritage s'applique aussi à des pertes autres que la mort. Voici deux cas vécus pour que vous compreniez comment le sens peut surgir à un moment donné lors d'un travail de deuil :
- Une épouse abandonnée par un mari se retrouve sans le sou. Ce malheur la pousse à terminer son cours d'infirmière, un idéal de vie qui la hantait depuis son enfance, mais qu'elle avait dû abandonner pour pouvoir élever sa famille.
- Un homme affligé d'un immense chagrin d'amour se surprend à composer des poèmes alors qu'il se croyait dépourvu de tout talent littéraire. Sa détresse le force à entrer en contact avec ses émotions pour lui faire découvrir son talent de poète.
Vous voyez, chez beaucoup de personnes, une blessure devient l'occasion de découvrir leur mission de vie.