Certains affirment que les chrétiens ne constituent qu’un ramassis d’éclopés, d’inadaptés à l’évolution de la vie. Ils ont besoin de béquilles telles que la prière, l’Église, la Bible, la foi. En fait, si nous réfléchissons, tous les hommes sont des éclopés. La différence entre les hommes, c’est que certains reconnaissent leur handicap, d’autres pas.
Où sont les bien-portants ?
Faut-il encore démontrer à l’homme moderne ses infirmités et ses handicaps ? Jetons un œil vers l’ex-Yougoslavie, l’Angola, le Vietnam, le Cambodge, le Rwanda, la Syrie… Voyons le commerce d’enfants et celui des femmes, livrés dans le monde entier à la prostitution. Regardons les prisons partout insuffisantes, les requins de la spéculation financière qui ruinent parfois des pays entiers. Écoutons les échos issus des palais de justice : meurtres, vols, fraudes, viols, bagarres, ivrognerie, prostitution, violence, drogue, femmes battues, enfants exploités, scandales politico-financiers… Voyons ces terrains de football transformés en champs de bataille.
Où que l’on regarde, l’homme boite sérieusement. Il est infirme de naissance. Mais il refuse de se reconnaître malade. Il préfère cacher son handicap.
Béquilles ou guérison ?
L’Évangile s’adresse à ceux qui ne se croient pas invincibles mais qui, au contraire, sont conscients de la blessure grave qui s’est produite dans leur vie. L’homme n’a pas un cœur d’or. Même si à certaines occasions il peut paraître bon, le cœur humain est fondamentalement mauvais. Dès que surgit un conflit, la haine explose ! Pourquoi tue-t-on des enfants, viole-t-on des femmes ? Pourquoi ces adultes égorgés ou torturés un peu partout dans le monde ? Soyons réalistes : la même folie meurtrière se produirait chez nous si des conditions semblables étaient réunies. Dès qu’il y a conflit, la haine éclate !
Le christianisme se présente comme une « religion de sauvetage ». Oui, tout homme est effectivement infirme, pas seulement les chrétiens. Jésus a dit : « Je suis venu non pour juger le monde, mais pour le sauver(1) ». Il a dit aussi « Les gens en bonne santé n’ont pas besoin de médecin. Ce sont les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu appeler ceux qui se croient justes mais ceux qui se reconnaissent pécheurs, pour qu’ils changent leur vie(2). »
Des béquilles inavouées
La croix de Christ où il est mort pour l’humanité pourrait bien apparaître sous la forme d’une gigantesque béquille et son bois comme une attelle destinée à soutenir et réduire la fracture de notre vie. Une fois mise en place, elle déclenche le processus de la guérison qui nous permettra de nous tenir debout, marcher et pouvoir aider d’autres à se déplacer aussi.
Mais alors, pourquoi aller chercher ailleurs qu’à la croix du Christ le soutien dont nous avons tant besoin les uns et les autres ?
Pourquoi préférer la béquille de l’alcool qui brise et transperce le cœur de celui qui prend appui sur elle ? Des milliers de personnes ont besoin de l’alcool jour après jour. C’est le cas non seulement des clochards ou des habitués du bistrot, mais aussi de certains avocats, médecins, notaires… esclaves de l’alcool et qui font parfois partie de ceux qui disent : « Ah ! Vous savez, moi je n’al pas besoin de la béquille de la religion ! »
Pourquoi s’appuyer sur la béquille de la drogue ? Ce fléau qui atteint aussi le gratin de la société.
Pourquoi prendre appui sur la béquille vermoulue de l’astrologie ? Des milliers de personnes autour de nous n’osent plus prendre une décision sans consulter le médium ou la voyante.
Et que dire de la béquille des tranquillisants ? Des milliers d’hommes, de femmes, de jeunes ne peuvent plus dormir une nuit sans leur boîte de calmants.
Fini les fausses solutions
À toute personne qui reconnait sa faiblesse, Jésus dit encore aujourd’hui : « Viens à moi, et je te donnerai du repos(3). » Oui, Jésus donne la paix, la joie, le pardon et la vie avec Dieu pour toujours. Jésus n’est pas une béquille. Il nous offre ses bras.