Azadeh, vous portez un très beau prénom. Que veut-il dire ?
En langue perse, le mot Azad veut dire liberté. Azadah c’est la personne qui cherche la liberté sur tous les plans. Ce prénom est assez répandu en Iran.
Cela vous correspond-il ?
Je ne sais pas si je cherchais vraiment la liberté, mais je peux dire que je l’ai trouvée.
Mon enfance a été perturbée. J’étais très mal dans ma peau. Je cherchais toujours au fond de moi quelque chose qui pourrait enfin m’apporter des éléments de réponse. Et c’est vrai que je les ai eus.
Vous êtes née en Iran et vous y avez vécu vos dix premières années…
Oui, jusqu’à l’âge de onze ans exactement. Après quoi, je suis venue en France avec ma mère, mon frère et ma sœur. Chaque été, je retournais en Iran pour voir le reste de ma famille.
La perturbation dont vous parlez est-elle liée à un déracinement ? Arrivée en France, l’Iran vous a-t-il manqué ?
J’avais un mal-être depuis l’enfance parce que mes parents étaient en conflit. Je l’ai cultivé en grandissant. J’avais beaucoup de rancune vis-à-vis de mon père. Mes parents ont été longtemps absents. C’est en partie ma grand-mère qui nous a élevés mon frère, ma sœur et moi. Nous avons grandi sans réelle éducation parentale. Le mal-être a continué à mon adolescence, puisque en France j’étais coupée de ma famille restée en Iran. En même temps, cela a été comme un soulagement. C’était comme si je pouvais redémarrer quelque chose à zéro. Je suis donc venue avec pas mal d’espoir dans l’Hexagone. Malheureusement, cela n’a pas suffi, car j’ai dû faire le deuil de mon père qui nous a littéralement abandonnés pour...