- L’année 2003 a été décrétée année de l’Algérie. Peut-on être arabe et chrétienne ?
- Oui, je le suis en tout cas ! C’est d’ailleurs depuis ma conversion que j’ai retrouvé mes racines algériennes. Je pensais être la seule Algérienne chrétienne, puis un jour on m’a mis en contact avec un groupe de femmes maghrébines chrétiennes. Elles se rencontraient régulièrement pour chanter et prier en arabe. C’était bouleversant de savoir qu’il y avait d’autres maghrébins chrétiens.
Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai eu envie de connaître mes racines. Je suis née en France, et je n’étais jamais allée en Algérie. J’ai voulu savoir d’où je venais et de quel endroit étaient mes parents. J’y suis allée un été. J’ai retrouvé une partie de moi-même.
Je me suis documentée et je me suis mise à faire de la cuisine arabe ! J’ai aussi acheté des robes orientales ! Ma mère m’a dit : « De toutes mes filles, tu es celle qui est la plus algérienne ! ». Il faut dire que mes sœurs n’aiment pas trop cuisiner le couscous ou faire des pâtisseries ! Et, bien sûr, j’ai fréquenté un groupe de maghrébins chrétiens. Non seulement Jésus m’a réconciliée avec ma famille, mais il m’a aussi réconciliée avec mes origines. Je peux dire aujourd’hui que je suis française, algérienne, et chrétienne !
- N’est-ce pas trop compliqué à assumer, cette triple identité ?
- Non, je n’ai aucun problème à dire que je suis algérienne et à le revendiquer, ni à reconnaître l’identité et la culture françaises qui me constituent. Quant à ma foi chrétienne, j’ai assez prouvé que j’y tenais.