La vie idéale consistait en Israël à vivre tranquillement « chacun sous sa vigne et sous son figuier » (1 Rois 4.25). Cette expression consacrée suggère le « shalom » biblique, c'est-à-dire la paix, mais aussi la sécurité et le bien-être auquel chacun aspire.
C’est aussi la vision du prophète Michée qui annonce ainsi les temps futurs : « De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes : une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et on n’apprendra plus la guerre. Chacun d’eux habitera sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne pour les troubler(1). »
Le prophète Zacharie exprime une chose comparable : « Quand ce jour arrivera, vous vous inviterez les uns les autres et vous vivrez en paix dans vos vignes et sous vos figuiers(2).»
La vigne dans l’antiquité
Dans une complainte, Ézéchiel, le prêtre juif déporté à Babylone, compare son pays d’Israël à une vigne : « Votre mère ressemblait à une vigne plantée au bord de l’eau. Elle était chargée de fruits et de feuilles, grâce à toute l’eau qu’elle recevait. (…) Elle s’éleva au-dessus des arbres. On admirait sa haute taille et le nombre de ses rameaux(3).»
La vigne étant une liane domestiquée (appelée lambrusque à l’état sauvage), il existe deux grands types de conduite de la vigne :
– Les vignes hautes (ou vignes en hautain) menées sur arbre comme l’attestent des bas-reliefs assyriens datés du 7e siècle av. J.-C. ou des peintures égyptiennes du 15e siècle av. J.-C. ;
– la forme en buisson, échalassée comme dans nos vignobles actuels bien que dans l’Antiquité la hauteur des échalas dépassait celle des hommes.
Strabon (env. 60 av. J.-C.-23 ap. J.-C.) relate dans sa Géographie qu’il existait des vignes aux ceps aussi gros que des troncs d’arbres et qu’ils portaient des grappes de près d’un mètre de hauteur. Cela rappelle la grappe de raisins que les espions envoyés par Moïse ont dû porter à deux tellement elle était lourde.