Les titres de plusieurs articles, et même d'un livre, donnent l’impression que la croyance en Dieu serait programmée génétiquement. Ceci est une grosse exagération.
Un cas notable de désinformation dans ce sens a été le livre (ou plutôt sa couverture) de l’américain Dean Hamer intitulé « The God Gene » (Le Gène de Dieu). Publié en 2004, ce livre portait le sous-titre « Comment la foi est câblée dans nos gênes ». Peu après la publication du livre, la Une du magazine américain Time, diffusé à plus de 3 millions d'exemplaires, a été consacrée à ce livre en ces mots : « Est-ce que notre ADN nous oblige à chercher une puissance supérieure ? Croyez-le ou non, certains savants disent que oui ». Ces deux couvertures délivraient incontestablement le message que notre foi, ou notre absence de foi, serait programmée dans nos gènes. Un message bien vendeur pour le magazine !
Pourtant, si l’on se donne la peine de lire le livre au lieu de regarder seulement la couverture, on découvre tout autre chose. D’abord, le livre ne concerne même pas la croyance en Dieu ! Il relate une étude de l’auteur sur l’influence d’un gène appelé VMAT2 (vesicular monoamine transporter-2) non pas sur la croyance en Dieu, mais sur un trait qu’on appelle l’auto-transcendance. Cette notion est évaluée grâce au score obtenu en répondant à un questionnaire contenant toute une variété de questions du genre : « Avez-vous le sentiment d’être un avec les choses autour de vous ? » ou bien « Ressentez-vous parfois une connexion spirituelle avec d’autres personnes qui ne peut être expliquée en mots ? » Les psycho-généticiens s’intéressent à cette mesure car les études sur les jumeaux indiquent qu’elle est assez fortement influencée génétiquement.
Deuxièmement, même pour la transcendance de soi, personne n’imagine qu’un seul gène ...