Le bouddhisme a pris sa place dans le paysage français. Inconnu du grand public jusque dans les années 80, il bénéficie d'un intérêt grandissant. Nombreux sont les ouvrages, les films, les dossiers qui lui sont consacrés. Le renouvellement d'intérêt pour la spiritualité lui a ouvert un large espace, conjointement à la quête d'une vie intérieure apaisée, dans un monde où les pressions quotidiennes sont de plus en plus fortement ressenties.
Cette religion millénaire apparaît sous des traits d'une étonnante fraîcheur. Libre des lourdeurs de l'histoire de la chrétienté, elle allie, pour nous, occidentaux, sagesse ancienne et nouveauté. La sérénité joyeuse d'une figure comme le Dalaï-Lama, la simplicité dépouillée d'un jardin zen, le parti pris résolu de non-violence, la recherche d'harmonie qui caractérise la voie du Milieu sont autant de réalités et d'images qui touchent, et rejoignent nos aspirations à une vie unifiée. Le principe de la compassion universelle apporte la note de proximité. Les vertus apaisantes de certaines pratiques bouddhistes, dont témoignent artistes, sportifs et cadres supérieurs, lui apportent un crédit incontestable.
Mais le bouddhisme se recommande plus encore, pour bien des personnes, par sa tolérance. Les chantres post-modernes ne tarissent pas d'éloges sur cette religion qui n'impose aucune foi en une divinité particulière, qui permet à chacun de choisir sa voie d'approche, et refuse le dogmatisme. La diversité des bouddhismes apparaît, dès lors, comme un gage d'ouverture. La distance critique des maîtres spirituels par rapport à toute prétention à posséder la vérité est saluée positivement, au nom de l'idée que la vérité est multiple, et que chacun a la sienne.
« Un regard chrétien sur le bouddhisme... ». La démarche est utile et féconde. L'effort de comprendre l'autre, s'il est entrepris avec honnêteté, est toujours éclairant. Il oblige à se questionner : pourquoi crois-je cela ? Sur quelle base repose telle position ? Il permet, surtout, d'aller......