Torrents de Vie est un ministère d'accompagnement d'une durée de 25 à 30 semaines s'adressant à des personnes en lutte avec leur identité sexuelle et relationnelle dans l'Église. Tous ceux qui demandent notre aide luttent contre des tendances homosexuelles, mais aussi contre une hétérosexualité brisée. Ils affrontent des dépendances sexuelles et/ou émotionnelles, une profonde haine d'eux-mêmes ou sont incapables d'entrer correctement en relation avec les autres. Ils ont souvent honte de ce qu'ils vivent, ont parfois été rejetés par leur Église à cause de leur lutte et sont souvent about d'eux-mêmes.Ces torrents de vie sous lesquels nous essayons de nous placer sont ceux du seigneur lui-même, car nous croyons profondément en son désir de restauration de l'identité et de guérison de l'âme. À ce propos, Ésaïe 61 nous inspire continuellement ! En tant que canaux que nous cherchons à être pour ces torrents, nous proposons donc un enseignement approprié, combinant des éléments de psychologie et de théologie, la communion fraternelle, la prière dans des petits groupes de partage... et surtout une bonne dose d'espoir !
Voici, en substance, les cinq axes principaux de notre ministère.
L’amour du Père
La première série d'enseignements que nous proposons s'attache à faire découvrir à nos participants un visage différent de l'amour de Dieu le Père, dont l'image est déformée chez chacun d'entre eux. Leur mauvaise expérience du père terrestre en est la raison principale : ceux dont le père a été violent percevront le Père comme tel ou bien ceux dont le père a été absent, physiquement ou émotionnellement, auront du mal à établir même une connexion avec Lui. Croire simplement que Dieu est leur Créateur, qu'il les aime parce qu'ils sont des créatures nées de son amour et qu'ils sont porteurs de son image est la première chose qu'ils doivent se réapproprier. Ils constatent en eux-mêmes que cette image est brisée et souillée et comprennent que c'est pour racheter et restaurer cette image en eux que Jésus est mort et ressuscité. Il prend sur lui les conséquences de la Chute ayant terni cette image ainsi que la désobéissance qui y est liée. Il meurt à la Croix avec ces ténèbres, puis est ressuscité par le Père afin que ces ténèbres soient anéanties. Cette réalité de l'œuvre de la Croix est pour tous une grande source d'encouragement. Oui, Jésus s'est impliqué dans les combats de mon âme humaine ! La Croix est donc ce lieu où je peux placer mes carences et mes blessures et où je peux m'identifier à mon Sauveur dans sa faiblesse. La Croix est ce lieu où surtout je peux recevoir la résurrection et la vie pour les zones affaiblies, voire mortes, de mon âme. À l'occasion de cet enseignement, nous mettons à disposition une vraie croix, des clous et des morceaux de papier. En inscrivant sur ces feuilles ce qu'ils ont déjà identifié et en le clouant sur la croix, ils font symboliquement ce transfert et choisissent de laisser sur le bois ce qui a déformé leur identité, tout en priant Jésus de leur communiquer sa vie là où ils en ont besoin. Cette compréhension profonde de l'échange qui a eu lieu à la Croix sera donc centrale : Jésus n'a pas seulement payé pour mon salut mais il a aussi pourvu à la rédemption de mon être entier.
Le pardon
La purification et le pardon des péchés est également une dynamique dans laquelle nos participants auront à entrer. Pour beaucoup, la cassure de l'identité se manifeste par un comportement sexuel compulsif et le sentiment de souillure et d'indignité attaché à ces pratiques est grand. C'est pourquoi nous les encourageons, à cause du climat de confiance que nous créons, à confesser aussi souvent que nécessaire le péché de façon précise. Nommer le péché, c'est faire entrer la vérité dans le mensonge, la lumière dans les ténèbres. Ce qui alimente la puissance de la compulsion est, entre autres, la culpabilité elle-même : plus je me sens coupable, plus je soulagerai le stress induit en ayant recours à ma dose de pornographie, de masturbation, de fantasmes... Il est donc essentiel que le participant apprenne aussi à soumettre à Jésus ses pratiques pour recevoir de lui purification et ressources nécessaires et ne plus y revenir. Quand ils le font, leurs responsables versent de l'eau sur leurs mains ou leur front pour qu'ils saisissent ce que Jésus opère à l'intérieur d'eux-mêmes et prient pour que la personne concernée accepte ce pardon du Seigneur, ce qui est souvent le plus difficile. Elle reçoit si nécessaire une onction d'huile et nous prions que le Seigneur l'équipe et la fortifie dans son domaine de faiblesse, en demandant que le Saint-Esprit se manifeste clairement comme le « paraklètos », son défenseur puissant au cœur de sa lutte. Il est vital qu'elle réalise que cette personne même de Dieu vit en elle, qu'il existe un lieu en elle-même qui est toujours en union avec son Seigneur et à partir duquel elle peut faire des choix saints. Elle découvre alors la marche selon l'Esprit, née de l'exercice de la liberté fondamentale acquise par Christ.
Une repentance véritable
Beaucoup de nos participants ont donc expérimenté une culpabilité qui n'a jamais rien changé dans leur vie. C'est pourquoi nous les invitons à accueillir une repentance véritable face à leur péché. Certains doivent en effet reconnaître qu'ils s'y complaisent, qu'ils aiment le soulagement et le plaisir que cela leur procure et que, ce faisant, ils pèchent contre d'autres et contre leur corps. Mais nous prions pour une prise de conscience plus élevée, celle du péché contre Dieu seul, car leur péché est une infidélité conjugale, selon les termes de l'alliance conclue par Dieu avec chacun d'eux. Ils doivent donc saisir que leur comportement dysfonctionnel n'est rien d'autre qu'une allégeance à d'autres dieux. Nous faisons alors le lien entre les pratiques idolâtres d'Israël à l'égard de Baal et Astarté, dont l'adoration prenait parfois une forme érotique et ouvertement sexualisée, en précisant que ce type d'autel, version contemporaine, peut aussi se trouver dans leur cœur. Cette forme d'idolâtrie est généralement associée à une réelle oppression démoniaque, étouffant la volonté propre de la personne et maintenant sa victime dans l'illusion qu'elle ne sera jamais capable de vivre sans. Nous constatons que Satan s'est particulièrement investi à ce niveau, surtout en ce qui concerne les désirs homosexuels, puisqu'ils masquent la véritable image de Dieu. Le combat contre les autorités et les pouvoirs à l'œuvre est donc parfois rude ! Nous croyons en outre que ce qui a lié nos ancêtres peut être aussi un facteur puissant et créer en nous un terrain spirituel favorable à une cassure de l'identité. C'est pourquoi nous prenons délibérément le temps de prier pour chaque personne en remontant jusqu'à la dixième génération dans des domaines où nous discernons des schémas de cassure évidents.
Les causes d’une identité brisée
Notre deuxième série d'enseignements met en avant les diverses manières dont l'identité peut être brisée. Nous essayons en particulier de comprendre ensemble ce qui a interrompu le processus d'identification au cours de la relation avec le parent du même sexe ou dans la relation avec les pairs, car elles affectent la perception qu'aura un garçon de sa masculinité et une fille de sa féminité. Un de nos derniers participants luttant contre des tendances homosexuelles s'est entendu dire à l'âge de 8 ans par son père adoptif : « Je ne t'aime pas et je ne t'aimerai jamais ! » Son identification avec le masculin a cessé à partir de cet instant : elle a été coupée net par « détachement défensif », se coupant de toute source d'identification masculine et faisant le vœu intérieur de ne jamais ressembler à un homme. Les abus de tout ordre ont également cette capacité à détruire l'identité d'une personne. Une petite fille victime d'abus sexuel ou physique, par exemple, finira par croire que c'est parce qu'elle est une fille que cette chose horrible lui est arrivée, ce qui est valable aussi pour un garçon. Dans le cadre de nos groupes, nous mettons en avant les effets de tous ces abus sur les émotions, les relations et la sexualité, ce dont les participants ont besoin de prendre conscience car ils ne le soupçonnent pas forcément.
Ce rejet de soi conduit dans bien des cas au narcissisme, cette obsession de présenter aux autres une identité de substitution acceptable de l'extérieur. Certains hommes seront par exemple préoccupés à l'excès par leur corps, en particulier par leur musculature ; d'autres seront les « clowns de service » dont tout le monde appréciera l'humour et les grimaces. Le but est de voiler ce qu'on considère inacceptable en soi de peur de vivre encore une fois le rejet. Ceci requiert une énergie immense et l'angoisse d'être découvert est omniprésente. Une autre conséquence peut être l'idolâtrie relationnelle qui est une recherche de complétude en l'autre : ce que je rejette en moi ou ce qui me manque, je le vois en l'autre et je vais m'attacher émotionnellement ou sexuellement à lui pour me l’approprier. La thérapeute américaine Leanne Payne nomme ceci la « compulsion cannibale », les cannibales ne mangeant que les ennemis qu'ils admiraient pour s'approprier leurs qualités. Là encore, nous demandons à nos participants de renoncer à ces relations idolâtres en leur montrant que seul Jésus peut combler ce qui leur manque et leur donner la complétude qu'ils recherchent.
La réappropriation de l’identité
Notre troisième série d'enseignements nous entraîne sur le chemin de la réconciliation et plus exactement de la réappropriation de l'identité. Comme je l'ai mentionné plus haut, nous portons l'image de Dieu et Jésus est venu pour la restaurer. Ceci n'est possible que si nous nous identifions à Jésus lui-même dans sa mort, ce moment où il a porté toutes les fausses expressions de cette image, et dans sa résurrection, à partir de laquelle il nous communique sa personne par son Esprit pour que nous retrouvions ce que nous sommes en réalité. Il devient alors nécessaire que le participant puisse pardonner ceux qui l'ont offensé à partir de cette identification à Christ, ce qui active son « vrai moi », tout en le désidentifiant de l'objet du non-pardon et en le libérant du détachement défensif. Concrètement, nous invitons encore nos participants à aller au pied de la Croix et, comme pour la confession des péchés, il est nécessaire qu'ils nomment l'abus et l'abuseur, puis qu’ils choisissent de laisser le Seigneur exercer sa justice. Un espace est ainsi libéré pour que le Seigneur ait accès à la douleur et qu'il devienne lui-même une forteresse face à la crainte d'être encore une fois abusé, englouti et détruit. Nous leur rappelons ensuite la spécificité et la beauté de leur genre respectif, masculin et féminin, en leur expliquant qu’il est nécessaire d'être réconcilié avec le genre correspondant à leur sexe biologique et être en sécurité à l'intérieur pour pouvoir accueillir l’autre genre de façon épanouie. Lors de ces enseignements, les femmes de notre équipe demandent symboliquement pardon aux hommes au nom des femmes de leur vie (mères, sœurs, épouses, petites amies...) et vice-versa. Ceci a un effet libérateur pour beaucoup !
La restauration
La quatrième série d'enseignements encourage les participants dans leur processus de restauration. Certains peuvent éprouver de la lassitude et du découragement devant l'ampleur du travail et d'autres sont encore durement éprouvés par des tentations sexuelles ou des rechutes ponctuelles. Nous les invitons à la patience, à la persévérance et à l'obéissance tout en leur donnant des outils pour affronter la tentation et rompre le cycle de l'addiction sexuelle ou de la dépendance émotionnelle.La dernière série d’enseignements que nous proposons et qui clôt le programme invite les participants à s'investir dans le corps de Christ et à le servir à partir de cette identité de fils et de filles de Dieu, mais aussi d'hommes et de femmes. Nous les encourageons à approfondir leur guérison par des relations saines avec des personnes du même sexe, mais aussi à oser entrer en relation avec des personnes de l’autre sexe. En bref, vivre les bienfaits d'une identité hétérosexuelle restaurée, pleine de richesses et de dons à développer, pour la seule gloire de Dieu.
À la fin du programme, beaucoup témoignent de ce que Dieu a transformé leur vie et qu’ils ont mis un pied dans leur héritage. Mais beaucoup sont aussi conscients qu'il reste un long chemin à parcourir, ce qu'ils font volontiers car dorénavant ils connaissent leur Dieu, chez qui se trouve la source deleur vie et de leur identité.