Enjeux missiologiques pour les Églises et les œuvres au travers du prisme de la pandémie Covid-19

Extrait La mission
Dans cet article, Yannick Imbert, professeur d’apologétique et d’histoire de l’Église, revisite quelques enjeux missiologiques à travers l’expérience de la Covid-19. L’auteur souligne tout d’abord l’importance du témoignage verbal dans le contexte du coronavirus, témoignage auquel s’ajoute le témoignage par les actes. Pour finir, l’auteur revient sur quelques aspects de bioéthique largement soulevés dans la gestion de cette pandémie.

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Covid 19 Que cette situation sanitaire s'améliore ou qu'elle se prolonge, il nous appartient, en tant que peuple du Dieu de compassion et de grâce, de continuer à manifester sa présence dans le monde. Même si les derniers mois ont été particulièrement difficiles pour beaucoup d'entre nous, et peut-être plus encore pour nombre de nos contemporains, c'est un privilège de pouvoir nous remettre en question. C'est le fruit de cette sagesse et de cette humilité que Dieu nous donne par son Esprit.

Dans les lignes qui suivent, je voudrais évoquer trois enjeux missiologiques/apologétiques qui, vous le verrez, ne sont peut-être pas révolutionnaires, mais demeurent essentiels à notre vocation de témoins de Jésus-Christ.

I. Le témoignage verbal

Le premier défi missiologique à relever est la vocation des croyants à être témoins de celui en qui se trouve manifestée notre espérance. Ce premier défi est celui du témoignage verbal, qui a toujours constitué l'une des vocations les plus déterminantes de l'Église. Je voudrais évoquer deux dimensions importantes de ce témoignage verbal que nous pourrions être appelés à approfondir.

Tout d'abord, je crois que nous devons recréer des « circuits courts » d'évangélisation. Ces derniers mois, l'expression « circuit court » est devenue pour beaucoup le synonyme d'une réponse économique et écologique à une crise culturelle qui dépasse le simple drame sanitaire. Le circuit court désigne le plus souvent un rapport direct – c'est à dire naturel – avec le producteur, créant ainsi un cycle beaucoup plus direct dans la distribution de produits alimentaires.

Circuit court. Est-ce que cela peut aussi concerner notre évangélisation ? Je vais faire une énorme généralisation. Enfin... il vous appartient d’en juger.

Nous envisageons souvent l'évangélisation d'une manière similaire à un « cycle long », c'est-à-dire en créant une certaine distance entre les personnes. Dans ce sens, l'évangélisation, c'est combler l'énorme distance qui existerait entre nous, évangélistes, et ceux, parfaits inconnus, que nous approchons. L'évangélisation, c'est apprendre à témoigner auprès de ceux que nous voulons aller rencontrer dans la rue... C'est arriver à aller au parc de notre quartier et « aller vers ». Les évangélistes sont ceux qui ont reçu de Dieu ce talent particulier de pouvoir « aller vers » ceux qu'ils ne connaissent pas.

Peut-être est-ce l'une des raisons pour lesquelles « évangéliser », ou partager sa foi, est parfois considéré comme un domaine de spécialistes. L'évangélisation, c'est bien sûr pour ceux qui ...

Auteurs
Yannick IMBERT

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