Éric-Emmanuel Schmitt, né le 28 mars 1960, est un écrivain français. Les récits de son Cycle de l'Invisible ont rencontré un immense succès aussi bien en francophonie qu'à l'étranger, aussi bien sur scène qu'en librairie.
Milarepa sur le bouddhisme, Monsieur Ibrahim, sur le soufisme, Oscar et la Dame rose (2002) sur le christianisme, L'enfant de Noé (2004) sur le judaïsme, Le sumo qui ne pouvait pas grossir (2009) sur le bouddhisme zen, Les Dix enfants que Madame Ming n'a jamais eu (2012) sur le confucianisme.
Ces ouvrages sont lus par des millions de lecteurs de toutes les générations. En 2018, le cycle s’étoffe avec Madame Pylinska et le secret de Chopin, sur l’importance spirituelle de la musique.
L’écrivain, proclame dans « La Croix » du 1er août 2018 que son livre de chevet est « Les Pensées de Blaise de Pascal » :
« Si je dois n’emporter qu’un livre, c’est le volume qui contient l’univers entier ainsi que les mille façons d’y entrer : les Pensées de Blaise Pascal. Parmi les tonnes d’opuscules parcourus en une vie, celui-ci, continuellement pris et repris, non seulement ne m’a jamais déçu mais me surprend chaque fois.
Je le définirais comme le chef-d’œuvre que je crois toujours avoir lu, mais dont je découvre perpétuellement les nouvelles lumières. Il grandit d’année en année – ou me fait grandir. Si, très jeune, j’y voyais l’analyse de la condition humaine – le fini dans l’univers infini –, à 20 ans, je me régalais de sa description impitoyable de nos fuites – le divertissement. Puis, à 30 ans, j’y repérais, précisément formulée, ma conception de Dieu – “C’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison” –, à 40 ans, le décryptage du mystère chrétien.
Aujourd’hui, à 50 ans, ces pages m’apprennent à comprendre mon époque – “Nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais” –, mes collègues athées – “Les uns craignent de perdre Dieu, les autres craignent de le trouver” –, des personnalités rencontrées – “Diseur de bons mots, mauvais caractère” –, certains de mes intimes – “L’homme qui n’aime que soi ne supporte pas d’être seul” –, de mes intimes que cependant j’adore car “l’amour n’a point d’âge, il est toujours naissant”.
Je viens même d’y détecter, hier soir, l’explication de mon énergie vitale, faite d’inquiétude et de joie, cette force qui me pousse d’un avion à l’autre, d’un projet à l’autre, d’un livre à un autre : “Notre nature est dans le mouvement, le repos entier est la mort.” »