21 août 1715, Antoine Court réunit le premier synode du désert (Nîmes). Trente années après la Révocation de l'Edit de Nantes, l’Eglise se relève de ses ruines.
Note : on ne peut guère faire plus court!
Passons à son épouse, Etiennette Pagès (v1696-1755), qui fut la courageuse épouse d‘Antoine Court, Celle qu‘il appelait sa „Rachel“.
On la dit d'Uzès et on ignore la date exacte de sa naissance. Une liste des réfugiés à Lausanne lui donne 37 ans en juin 1733. Elle était, en 1719, la « promise » d'Antoine Court : le mot est de lui. En 1721, nous la trouvons à Uzès, puis, vers la Noël de la même année, à Saint-Ambroix, où elle était allée réveiller le zèle évangélique de parents qu'elle y avait.
Revenu de Suisse en 1722, Court fut pressé par les pasteurs de cesser de « familières amours » en épousant Étiennette Pagès, et Corteiz bénit le mariage (novembre ou décembre).
Une première fille naquit, octobre 1724 ; puis un fils, le futur Court de Gébelin, septembre 1728 ; puis - en Suisse - plusieurs autres enfants. En avril 1729, Étiennette, menacée dans Uzès, avait dû quitter la France.
Cette année-là, Antoine Court décida de se fixer lui aussi, à Lausanne. Il y organisa le fameux « séminaire » secret, où se formèrent des pasteurs animés de l'esprit du Désert, « un esprit de mortification et de martyre ». Étiennette mourut au Timonet, près de Lausanne, le 19 juin 1755.
La lettre "codée" que l'on va lire, fut écrite par Etiennette à son mari, dans le but de presser son retour : 1744, c'est l'année du grand synode national qui se tint à Lédignan (Gard). Court y assista.
« »
De Lausanne.
Monsieur, hier au soir, nous conclûmes avec notre associé qu'il vous fallait prier de faire partir incessamment le paquet, crainte qu'en attendant davantage le mauvais temps n'arrive et ne l'endommage. Vous savez que LES MARCHANDISES DÉLICATES RISQUENT BEAUCOUP. On ne vous prescrit rien là-dessus ; vous êtes prudent et sage ; j'espère que vous n'épargnerez rien pour le bien conditionner comme il faut en toute manière.
La crainte est dans nos quartiers. Le paquet de satin n'est pas encore arrivé, et... Jugez... depuis le temps. On nous a dit qu'on avait mis des gardes. Nous craignons qu'il ne parvienne pas. Ainsi le plus tôt n'est que le meilleur. De partout on en demande, les marchands sont dans l'attente. Si votre activité ne m'était connue, je vous presserais davantage ; mais il suffit qu'on vous informe d'une affaire pour mettre toute votre diligence et votre prudence.
J'ai l'honneur d'être avec affection, Monsieur, votre h. b. servante.
Le 18 septembre 1744.
Alerte."
Depuis, la lettre écrite, j'ai reçu les trois paquets.