Tykhon de Moscou (1865-1925) patriarche de l'Eglise Orthodoxe de Russie avait prédit : « la nuit sera sombre et longue, très longue ».
Il dénonça néanmoins courageusement la politique antireligieuse du pouvoir bolchevique en lançant, le 19 janvier 1918, un anathème :
« La Sainte Eglise du Christ en terre russe traverse une bien triste époque : les ennemis déclarés ou clandestins de la vérité du Christ persécutent cette vérité (…). Chaque jour nous parviennent les échos de massacres horribles et cruels dont sont victimes des personnes innocentes (…). Rentrez en vous-même, insensés, et cesser vos massacres ».
Le nouveau régime lui répliqua le lendemain même (20 janvier 1918) par un décret fixant la séparation des Eglises et de l’Etat.
Sur un plan purement pratique, ce texte de l’exécutif communiste allait beaucoup plus loin, en rendant quasiment hors la loi l’Eglise orthodoxe. En effet, la nouvelle Union soviétique, malgré cette séparation proclamée entre les Eglises et l’Etat, n’était pas laïque selon le modèle occidental. Au contraire, elle prenait une position officielle en matière religieuse, celle de l’athéisme.
Résultats : les biens des églises sont confiqués en Russie, et l'enseignement religieux des enfants est interdit.