16 août 1507. La Bible de Tracy Chevalier
Tracy Chevalier née en 1962 à Washington, est un écrivain américain vivant en Angleterre. Spécialisée dans les romans historiques. Sa carrière d'écrivaine débute en 1997 avec The Virgin Blue ("La Vierge en bleu"), mais elle connaît le succès avec Girl with a Pearl Earring ("La Jeune Fille à la perle"), un livre inspiré par le célèbre tableau de Vermeer. Le film éponyme a obtenu trois nominations aux Oscars du cinéma de 2004.
«C’est l’histoire de ma famille qui m’a donné envie de me plonger dans les coulisses de l’histoire pour mes romans. Au début des années 90, ma sœur est partie s’établir en France. Cela m’a frappée: en faisant cela, elle bouclait une boucle. Mon père est en effet né en Suisse d’une famille huguenote originaire des Cévennes, réfugiée dans le Jura après le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572. Mon grand-père a embarqué sa famille pour l’Amérique en 1924, faute de travail dans sa région. Je me suis sentie connectée au passé de manière unique. J’ai voulu explorer cette connexion, et aussi l’idée que les familles portent leur histoire durant des siècles, leurs espoirs, leurs tragédies, leurs obsessions, leurs secrets, et que d’une manière on en hérite toujours finalement comme d’un bagage plus ou moins encombrant.»
En 1997, cela donne son premier roman, "La Vierge en bleu", qui suit une jeune Américaine sur les traces de ses ancêtres protestants.
Résumé de "La vierge en bleu" (Quai Voltaire, La Table Ronde, 2004)
Deux femmes et deux histoires à des siècles de distance, mais bien sûr, deux histoires liées. L'une nous parle de la réforme protestante, des persécutions subies, de huguenots contraints à l'exil en Suisse... l'autre nous entretien de généalogie, et derrière la généalogie on perçoit beaucoup de place donnée à la « psychogénéalogie » (l'influence du vécu des générations passées sur nos comportements). Avec ça, on devine aisément ce qui lie ces histoires.
Ce qui est positif :
-on aurait aimé plus de détails historiques mais il semble que Tracy Chevalier ait plutôt privilégié l’histoire d’amour qui n'est pas vraiment pas nécessaire et qui vient parasiter les thèmes principaux, Il manque un peu plus d'épaisseur à tout cela...
-Cependant le texte contient des informations intéressantes sur la foi protestante, les persécutions subies et l'exil forcé de toute une partie de la population, et la Bible...
-Un appendice à la fin du livre intitulé « Un peu d’histoire… » donne un bref aperçu historique.
Quatre citations à propos de la Bible :
« ... quelque chose d’écrit dans un livre, une Bible. A la première page d’une Bible. C’était là que les familles inscrivaient les naissances, les décès, les mariages, oui, ils inscrivaient tout çà dans leur Bible... » (p 129)
« La couverture avait été à moitié consumée par les flammes, les pages étaient calcinées, illisibles, à l’exception de la première. On pouvait lire, écrit à la main tremblée, à l’encre brune, passée :
Jean Tournier, né le 16 août 1507.
Épouse Hannah Tournier, le 18 juin 1535.
Jacques, né le 28 août 1536... » (p 136)
« La Bible avait un format bizarre : elle était longue et étonnement étroite. Elle n’était toutefois pas trop lourde et je trouvais réconfortant de la tenir dans mes bras. La reliure en était fatiguée, craquelée, l’estampage avait perdu son relief, le cuir en était lissé et tavelé de mouchetures brunes... je l’ouvris au début de livre de la Genèse : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Le texte était disposé en deux colonnes, l’œil des caractères était net et, malgré certaines particularités orthographiques, j’en comprenais le français, ou plutôt ce qui restait du texte : les pages du milieu étant calcinées au point d’être illisibles... » (p 165)
« ... il finit pas expliquer que Lefèvre d’Etaples avait été le premier à traduire la Bible du latin en français vernaculaire pour permettre à d’autres que les prêtres de la lire... » (p 166)