25 décembre. Un poème de Noël de George Herbert
Le poème de Noël de George Herbert (1633) commence par Herbert faisant une agréable promenade à cheval dans le pays, jusqu'à ce qu'il se fatigue et cherche du repos dans une auberge locale.
Là, il trouve le Christ « enveloppé dans le manteau de la nuit... caché dans une mangeoire ».
Le poète aspire à illuminer sa propre « âme noire » pour offrir un foyer au Christ et, à la fin du poème, propose un jeu de mots à la recherche du Christ : un soleil (Sun) / fils (Son) pour illuminer son monde.
Ce faisant, il compare son âme au berger et à son troupeau.
Ensuite, Herbert loue le Christ en tant que véritable Soleil / Fils et luminaire de l'univers.
Le texte anglais est à la fin de article.
Noël
I
Un jour que je chevauchais tout à mes plaisirs
Mon cheval et moi, las de corps et d'âme,
Avec toute la meute de mes passions, entièrement égarés ;
J'entrai dans la première auberge que je trouvais.
A mon arrivée qui trouvais-je là sinon mon aimé ?
Mon très cher Seigneur qui attendait que le chagrin
De mes plaisirs m'amenât à lui, d'avance, là, préparé
A être pour tous les voyageurs un très doux soulagement (1).
O Toi dont la lumière glorieuse, bien qu'emmaillotée (2)
Enveloppée dans le manteau de la nuit (3), se cacha dans une mangeoire
Puisque tu as des droits sur mon âme noire et bestiale
Toi qui fus près des bêtes ne sois pas pour l'homme seul un étranger (4)
Procure à mon âme des meubles et un toit pour que tu puisses avoir
Un meilleur logement que râtelier et tombe (5)
II
Les bergers chantent ; dois-je rester silencieux ? (6)
Mon Dieu, pas d'hymnes pour toi ?
Mon âme aussi est un berger: elle nourrit un troupeau
De pensée, de mots, et d'actes
Le pâturage est Ta Parole, le courant d'eau ta grâce
Qui enrichit toute la place
Bergers et bétail chanteront et toutes mes puissances
Eclipseront par leur chant les heures du jour
Alors nous gronderons le soleil de se qu'il permette à la nuit
De prendre sa place et ses droits
Nous chanterons un seul Seigneur : dès lors le soleil lui-même
Devrait tenir la chandelle.
Je vais chercher et chercher jusqu'à je trouve un soleil
Qui ne bouge pas avant que nous n'ayons fini.
Un soleil empressé de briller qui brillera d'aussi bon gré
Qu'est triste un soleil gelé
Alors nous chanterons, brillerons toute notre journée
Et nous nous récompenserons l'un l'autre
Ses rayons réjouiront mon cœur, et nous nous tiendrons ainsi tous les deux
Jusqu'à ce que ses rayons même chantent et que ma musique brille.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Herbert donne des clés pour préparer l'Avent et se préparer à la vraie vie:
* Soyez humble, mais sans désespérer (car nous sommes des enfants de Dieu invités à entrer dans son amour) ;
* Reconnaissez vos problèmes sans vous démonter, ce serait compromettre notre engagement à aimer Dieu et les autres ;
* Sachez que la mort est proche, mais ne la craignez pas car la vie ne se mesure pas au temps mais à notre capacité d’aimer ;
* Entretenez un dialogue constant avec Dieu et n’ayez pas peur de poser des questions et même d’être en désaccord, mais écoutez toujours la réponse de Dieu dans la conversation ;
* Plongez dans la vie, dans les choses ordinaires et extraordinaires qui nous entourent ;
* Priez et célébrez au rythme des saisons, offrant vos pensées et vos voix à Dieu, alors que vous le remerciez pour Ses nombreuses bénédictions et grâces.
Avec un peu plus de George Herbert dans sa vie, on sera moins enclin à se soucier de ce qui va arriver et plus susceptible de pratiquer le véritable esprit de l’Avent.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes :
(1) En évoquant sa métaphore préférée de « l'hospitalité », Herbert révèle que le Christ est déjà là, attendant le voyageur et « tous les voyageurs » comme un hôte aimable et accueillant.
(2) Emmaillotée comme l'enfant Jésus
(3) Jésus naquit la nuit : Luc 2. 8-20 (8)
(4) Puisqu'il a été placé dans une mangeoire ou un râtelier à sa naissance, le Christ n'est pas étranger au bétail.
(5) Dieu seul peut effectuer une telle transformation surhumaine, bien sûr.
(6) Herbert familier des chansons populaires en deux parties alors en vogue, utilise souvent d'une double forme poétique dans ses poèmes.
Source :
George Herbert, poète, saint anglican, par A.J. Festugière (1971)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Texte anglais
Christmas
I
After all pleasures as I rid one day,
My horse and I, both tired, body and mind,
With full cry of affections, quite astray;
I took up the next inn I could find.
There when I came, whom found I but my dear,
My dearest Lord, expecting till the grief
Of pleasures brought me to Him, ready there
To be all passengers’ most sweet relief?
Oh Thou, whose glorious, yet contracted light,
Wrapt in night’s mantle, stole into a manger;
Since my dark soul and brutish is Thy right,
To man of all beasts be not Thou a stranger:
Furnish and deck my soul, that Thou mayst have
A better lodging, than a rack, or grave.
II
The shepherds sing; and shall I silent be?
My God, no hymn for Thee?
My soul's a shepherd too; a flock it feeds
Of thoughts, and words, and deeds.
The pasture is Thy word: the streams, Thy grace
Enriching all the place.
Shepherd and flock shall sing, and all my powers
Outsing the daylight hours.
Then will we chide the sun for letting night
Take up his place and right:
We sing one common Lord; wherefore he should
Himself the candle hold.
I will go searching, till I find a sun
Shall stay, till we have done;
A willing shiner, that shall shine as gladly,
As frost-nipped suns look sadly.
Then will we sing, and shine all our own day,
And one another pay:
His beams shall cheer my breast, and both so twine,
Till ev'n His beams sing, and my music shine.