24 juin 1844. Henri Zuber
Le peintre paysagiste français, Henri Zuber (1844-1909), est né le 24 juin 1844 à Rixheim (Haut-Rhin) en Alsace, où son grand-père, Jean Zuber, avait fondé une célèbre manufacture de papiers peints. Henri grandit dans l’atmosphère de l'entreprise familiale, où s’éveille son goût pour le dessin et la peinture
L’influence de son oncle, Frédéric, directeur artistique de la manufacture, passionné d’art, mécène et stimulateur du musée des Beaux Arts de Mulhouse a certainement touché Henri. Enfin, l’artisan d’art, Eugène Ehrmann, passé maître dans la composition de papiers peints «panoramiques» lui donna ses premières leçons de dessin.
Son père, Jean Zuber, directeur, meurt alors qu’Henri a dix ans. C’est donc sa mère, Elise, une femme exceptionnelle d’intelligence, qui le conduira dans la vie et l’élèvera dans la pure orthodoxie protestante, ce qui constitue un excellent viatique.
Cadet, il doit laisser la direction de la manufacture à ses deux frères diplômés de Centrale En 1861, il intègre l’Ecole Navale Impériale de Brest. En tant qu’enseigne de vaisseau, il participe à l’escorte de Maximilien d’Autriche, proclamé – funeste destin – empereur du Mexique. Puis, de 1864 à 1868, il vit quatre années de navigation passionnante en Extrême Orient. Sa corvette fait escale en Chine, en Corée, au Japon. De ses nombreuses excursions, il rapporte de superbes aquarelles
De retour en France, il démissionne de la Marine pour se consacrer à la peinture. Il fréquente l’atelier de Charles Gleyre qui dispense une formation académique à la technique de la peinture à l’huile.
Grâce à la fréquentation des musées, Henri Zuber apprend à connaître et à apprécier Claude Gelée dit Le Lorrain (1600-1682) et sa maîtrise des ciels, les paysagistes anglais, tel Constable (1776-1837).
Il doit sa célébrité auprès du public des salons à la peinture à l’huile; ses modulations de la lumière, ses ciels profonds, font merveille; il se plait dans l’étude des arbres de tous les climats de France; il aime aussi fixer sur la toile les sites urbains du Paris de la Belle Epoque où il habite, à deux pas du jardin du Luxembourg; enfin, rares sont les portraits, art dans lequel il excelle pourtant. (Portrait de Madeleine Oppermann, aquarelle).
En 1871, alors que l’Alsace est rattachée à l’empire allemand, il opte pour la nationalité française. Il se marie avec Madeleine Oppermann. En 1872, il s’installe à Paris, rue de Vaugirard. Hélas sa chère Madeleine meurt prématurément à l’âge de 31 ans lui laissant quatre enfants. En 1883, il se remarie avec Hélène Risler. De ses deux mariages, Henri Zuber eut sept enfants.
Henri Zuber laisse à la postérité une œuvre considérable. On peut estimer que le peintre a vendu de son vivant, entre 650 et 700 œuvres, huiles et aquarelles. Il a participé à de nombreuses expositions, notamment aux expositions universelles de 1889 et 1900 où ce fut un triomphe. Il exposa encore dans plusieurs métropoles d’Europe, mais aussi à Strasbourg et à Mulhouse, à de nombreuses reprises. Entre 1910 et 1969 quatre expositions rétrospectives lui furent consacrées.
les Premiers Sillons en Haute Alsace ou Les Laboureurs (Paris, Musée d'Orsay)