13 janvier 1915. Mary Slessor et les jumeaux.
Mary Mitchell Slessor (1848-1915) est une missionnaire écossaise au Nigeria. C’est l'une des missionnaires les plus connues du 19e siècle. Son travail et sa forte personnalité lui ont permis d’être accepté par les habitants et de gagner leur confiance tout en répandant le christianisme, en protégeant les enfants autochtones et en promouvant les droits des femmes.
Enfance
Mary Slessor a eu une enfance difficile en Écosse ce qui l'a préparée à la vie ardue du champ missionnaire. À l'âge de onze ans, elle travaillait dans un moulin, préparant du jute et du lin pour les tisserands. En grandissant, elle devint une tisserande, capable de gérer deux gros métiers à la fois. La maison n'était pas vraiment un endroit où se réfugier. Son père était alcoolique et souvent sa mère la poussait dehors pour que son père ne puisse pas la battre. Les nuits d'hiver, elle devait repousser les ivrognes et les voleurs.
Voulant améliorer sa situation, elle a suivi des cours du soir. Lorsqu'elle était trop fatiguée pour suivre le cours d'arithmétique, son professeur la punissait en la faisant se tenir debout.
Slessor est devenue chrétienne. Bientôt, elle organisa des cours bibliques pour des enfants dont la vie était aussi sombre que la sienne l'avait été. Elle a emmené des groupes à la campagne pour des pique-niques et a même organisé des courses avec eux.
Entre-temps, elle a gagné l'admiration d'un gang dont le meneur et toute la bande a assisté à ses réunions.
Les églises écossaises lisaient régulièrement des lettres missionnaires, ce qui éveilla l'intérêt de Slessor pour les terres étrangères. Elle a postulé au conseil de la mission et a été acceptée. . Après une formation à Edimbourg, elle embarque pour l’Afrique le 5 août 1876, et arrive à destination un mois plus tard.
Missionnaire
Slessor travailla au Nigeria où des tribus sacrifiaient des gens à des dieux de bois et de pierre. Elle est affectée à la région de Calabar dans l’ethnie efik.
Slessor a mis sa vie en jeu pour sauver des esclaves et des femmes de la mort. Elle s'est battue contre le procès par ordalie, une coutume selon laquelle l'innocence était censée être établie si un suspect ne mourait pas en mangeant des haricots empoisonnés ou ne souffrait pas lorsque de l'huile bouillante lui était versée dessus.
Elle a résisté à l'utilisation de présages pour déterminer si une veuve avait contribué à la mort d'un mari. Les hommes brisaient alors les jambes des épouses «coupables» et les jetaient vivantes dans la tombe du mari. Elle a tenté d'empêcher le massacre d'esclaves à la mort d'un chef. Elle a combattu le cannibalisme.
Jumeaux
Elle a sauvé des enfants abandonnés, en particulier des jumeau. Pour les Efiks du Calabar la naissance de jumeaux était considérée comme une malédiction. Ils craignaient que le père de l’un des enfants ait un mauvais esprit et que la mère ait été coupable d’un grand péché. Ils abandonnaient souvent les deux bébés dans la brousse pour y mourir de faim ou être dévorés par les animaux. Slessor adopte chaque enfant qu’elle trouve abandonné et charge deux missionnaires de les chercher, de les élever et de s’occuper d’eux à la maison des missions. Elle sauve ainsi la vie de centaines de jumeaux.
Slessor sauva ainsi deux jumeaux, garçon et fille, mais le garçon ne survécut pas, Mary adopta la fille et l’appela Janie.
Formation
Slessor prit une grande part à la création du centre de formation « Hope Waddell Training Institute » à Calabar, qui offrait une formation professionnelle pratique aux Africains.
Elle meurt en Afrique le 13 janvier 1915. Ses derniers mots furent une prière en langue Efik : « O Abasi, sana mi yok ». (Ô Dieu, libère-moi !).