11 novembre 1620. Isaac Habrecht, Horloge et Luther
Isaac Habrecht, est un horloger suisse né le 23 février 1544 à Schaffhouse. Il va à Strasbourg en 1571 et travaille sur l’horloge de la cathédrale sous la direction de Conrad Dasypodius son concepteur. Il devient citoyen de la ville de Strasbourg et y meurt le 11 novembre 1620.
Achevée n 1574, l’horloge de la cathédrale de Strasbourg, était l’oeuvre d’Isaac Habrecht. l’un des plus grands maître des instruments de précision mécanique dans l’Allemagne de la Renaissance.
Les rouages sont se sont malheureusement cassés à la fin du 18e siècle et ont été retirés. L’horloge que l’on voit aujourd’hui dans la cathédrale de Strasbourg est une copie du 19e siècle. Fort heureusement, en 1589, Habrecht fabriqua une version domestique miniature que l’on peut admirer au British Museum. Il s’agit d’un beffroi portable.
Les horlogers construisirent des horloges de dimensions plus réduite pouvant être intégrées au mobilier. Ces horloges fabriquées presque toujours à l'unité étaient fort coûteuses et réservées aux gens fortunés.
« C’est la maison du temps, dont les différents cadrans et disques mesurent les minutes et les heures de nos vies jusqu’au Jugement dernier.
-Les jours de la semaines se succèdent régulièrement dans un carrousel,
-les phases changeantes de la Lune sont indiquées,
-la position du Soleil dans le Zodiaque est cartographiée.
-A chaque heure se répète la tyrannie universelle du temps. Les vies individuelles, les quatre âges de l’Homme, qui frappent les quarts d’heure, sont représentées, fugaces et transitoires, autant que le sont les grands empires de Grèce, de Rome, de l’Assyrie et de Perse, gravés autour du calendrier.
-Comme eux, tout ce qui est humain continuera de s’élever et de mourir jusqu’à ce que, à la fin du temps, et sur le plus haut registre, la figure du Christ revienne faire fuir la Mort, qui frappe l’heure.
-Et alors, que sonne l’heure, alors que le Christ Juge apparaît et que les mortels que nous sommes doivent implorer la miséricorde divine, cette horloge surprenante joue la musique que Martin Luther a composée pour accompagner sa version du « Vater Unser », du « Notre Père.
L‘horloge de Habrecht mêle… l’ingénierie de précision à la traduction de la Bible de Luther et la sculpture délicate en argent au don qu’a Luther d’associer texte sacré et musique... »
« Vater unser im Himmelreich » (Notre Père qui es aux cieux)
C’est un hymne luthérien en allemand de Martin Luther. Il a écrit la paraphrase de la prière du Seigneur en 1538, correspondant à son explication de la prière dans son Kleiner Katechismus (Petit Catéchisme). Il a dédié une strophe à chacune des sept pétitions et l'a encadrée d'une strophe d'ouverture et d'une strophe de clôture, chaque strophe en six lignes. Luther a révisé le texte plusieurs fois, comme le montrent les manuscrits existants, soucieux de le clarifier et de l'améliorer. Il a choisi et peut-être adapté une mélodie anonyme plus ancienne, qui était peut-être associée à un texte profane.
Alleluia 62-24 O Père qui es dans les cieux
O Père qui est dans les cieux
Que Ton Nom soit sanctifié,
Et que Ton règne vienne !
Que chaque jour ta volonté,
Soit faite sur la terre,
Comme elle est faite dans le ciel.
Donne-nous le pain de ce jour !
Pardonne nos offenses
Comme nous pardonnons aussi
A ceux qui nous ont offensés ;
Garde-nous de la tentation
Et nous délivre du Malin !
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Source :
Neil MacGregor, Allemagne, Mémoires d’une nation, Les Belles Lettres, 2018, p 112 et 115
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