Issu d'une famille d'industriels républicains et protestants, Auguste Scheurer fera un stage dans le laboratoire du chimiste Adolphe Wurtz, à Paris, puis rejoindra en 1842 la fabrique d'impression et de teinture des fibres textiles de son père à Thann (Haut-Rhin).
Condamné à quatre mois de prison en 1862 pour propagande républicaine, Auguste Scheurer-Kestner sera incarcéré à Sainte-Pélagie.
Il sera élu représentant du Haut-Rhin à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, député de la Seine le 2 juillet de la même année après l'annexion de l'Alsace-Lorraine, puis sénateur inamovible en septembre 1875. Gambetta, devenu président de la Chambre, lui confiera la direction politique de « La République française » quatre années plus tard.
Il assumera la direction technique de l'usine Kestner de décembre 1883 jusqu'à sa mort.
Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat depuis janvier 1895, est convaincu deux ans plus tard de l’innocence de Dreyfus par l’avocat Leblois. Celui-ci, fils de l’un de ses amis, a recueilli les révélations de Picquart. Scheurer-Kestner ose alors demander publiquement la révision du procès. Auguste Scheurer-Kestner ne parviendra pas à convaincre ses collègues du Sénat de mener le combat de la réhabilitation du capitaine.
Il sera désavoué, le 13 janvier 1898, en n'obtenant que 80 voix sur 229 votants lorsqu'il représentera sa candidature à la vice-présidence. Atteint d'un cancer de la gorge, il devra cesser de militer pour la révision.
Le 11 février 1908, Clémenceau inaugure le monument au protestant Scheurer-Kestner dans les jardins du Luxembourg. L‘hommage est rendu au vice-président du Sénat qui fut parmi les premiers dreyfusards.