Dès avant 1789, les Peugeot ont milité en prenant des risques pour le rattachement définitif de leur pays à la France où dominent les idées nouvelles. Les Peugeot apparaissent dès le XVe siècle dans des registres de paroisse du Pays de Montbéliard, notamment à Vandoucourt, puis Hérimoncourt dont ils ont été pratiquement maires de père en fils jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Devenus luthériens avec le duc de Wurtemberg dont dépendait à l'époque leur pays, ils ont toujours été largement imprégnés de culture protestante. Ils étaient le plus souvent « anciens d'église » et donc engagés dans la vie de leur paroisse. L'éthique protestante qui a toujours fait partie de leur éducation a orienté les Peugeot vers le libéralisme et le social.
Inspirés par leur culture protestante, les Peugeot ont toujours été des pionniers en matière sociale. Émile Peugeot puis sa fille Lucy, morte en 1928, ont en particulier laissé le souvenir de personnes attachées aux idées de paix et de charité encouragées par leur religion : on leur doit la création de diverses sociétés de secours et d'un hôpital à Valentigney où les ouvriers et leurs familles étaient soignés gratuitement. Les Peugeot ont mis en œuvre pour leur personnel bien avant qu'elles deviennent habituelles ou légales : la journée de 10 heures (avec trente ans d'avance), une société de secours mutuel créée en 1853 et largement financée par eux, une politique de logements à bas prix pour leurs salariés, la formation professionnelle des jeunes, les assurances sociales cent ans avant la Sécurité Sociale, les retraites ouvrières, et un système de pensions pour les veuves (instauré dès 1811).