David Brainerd (1718-1747), missionnaire chez les Indiens d’Amérique est mort en 1747 alors qu'il était âgé de seulement de 29 ans, trois ans après sa consécration pastorale. Il eut un ministère (d’évangéliste et de prédicateur de Réveil) très fructueux parmi les indiens d’Amérique (à l’est de l’Hudson). Le « Journal de Brainerd » prolongea son ministère éphémère et eut une influence incalculable (nombreuses vocations missionnaires).mais son journal a inspiré par la suite les chrétiens de nombreuses générations.
Un jour de Décembre 1742, il écrit qu'à cette date,
« il avait ressenti un doux sentiment de fusion spirituel, de la plus pure spiritualité venant de la religion de Jésus-Christ ... Ah, la douceur, la tendresse que je sentais dans mon âme ! … Béni soit mon Dieu, j'ai rarement connu une journée plus réconfortante et profitable que celle-là. Ah, que je puisse dépenser tout mon temps pour Dieu ».
Mais les écrits du journal de Brainerd nous mènent dans les précipices aussi bien que sur les sommets des montagnes. Ils révèlent avec réalisme l’existence de périodes de « nuit obscure de l'âme ».
Un peu plus de deux semaines après que Brainerd ait écrit les paroles de joie intense citées ci-dessus, il marchait au travers d’un profond tourment spirituel. Au jour du 14 Janvier 1743, il écrit :
« Mes conflits spirituels d’aujourd'hui étaient affreusement horribles, plus lourds que des montagnes et qu’une masse de flots me submergeant. Je me sentais dans un endroit clos, pour ainsi dire, dans l'enfer lui-même. J’étais privé de tout sentiment de Dieu, et même de l’existence de Dieu, ce qui causait ma misère. Je n'étais plus sensible à la crainte de Dieu ni à sa colère.
C’était une détresse d’une intensité jamais endurée, très proche des tourments des damnés. Ce tourment, j’en suis sûr, tient beaucoup plus d’une privation (d’un manque) de Dieu, et par conséquent de tout bien. Cela m'a enseigné la dépendance absolue d'une créature de Dieu envers le Créateur, pour chaque miette de bonheur dont il jouit. Oh, il me semble que, si Dieu n'existait pas, et que même je puisse vivre ici pour toujours, et non seulement profiter de tout cela, mais de tous les autres mondes, je serais nécessairement dans un état dix mille fois plus malheureux qu'un reptile. Mon âme était dans une telle angoisse que je ne pouvais pas manger, et qu’elle était semblable je suppose à celle d’un pauvre hère qui se rendrait à l'endroit de son exécution ».
Le journal de David Brainerd nous rappelle que suivre Dieu n'est pas toujours aussi agréable qu'un dessert aux pêches à la crème. Il y avait des moments où Brainerd savait que Dieu était merveilleusement proche, mais à d’autres moments il ne pouvait pas le trouver du tout. Il en est venu à réaliser ce que beaucoup de géants spirituels ont également découvert que, même dans les nuits sombres Dieu est toujours avec nous, indépendamment de nos états d'âmes intérieurs fluctuants.
Dieu est plus fidèle que nos émotions. Nous pouvons lui faire confiance en tout temps.