10 novembre 1567. Saint-Siméon en Brie et la famille Lhuillier de Chalendos
Le village de Saint-Siméon est situé au sud de Meaux, près de Saint-Denis les Rebais.
Jusqu'au 4ème siècle, avant de passer sous le patronage de Saint Siméon, l'agglomération s'appelle « Villa-Alte », qui signifie Ville Haute. Il existe quatre châteaux sous l'Ancien Régime.
Sur le site d’un de ces châteaux, le château de Chalendos, on peut encore voir l'emplacement des douves ainsi que celui d'un pont qui les traversait. Le château situé sur une hauteur, est partiellement reconstruit à la Renaissance.
La famille Lhuillier fit de la chapelle seigneuriale un centre protestant pendant 150 ans. En 1598, un temple est accordé à Mortcerf ; le pasteur itinérant présidera aussi les cultes dans toutes les chapelles de fief. On peut voir, à la mairie, les registres protestants originaux de 1598 à la Révocation et dans l’église, ainsi que les magnifiques boiseries classées, provenant probablement d’un château huguenot détruit.
Jean Lhuillier de Chalandos est mort le 10 novembre 1567 à la bataille de Saint-Denis. Son fils Théodore L'Huillier, gentilhomme ordinaire de la chambre des rois Henri IV et Louis XIII, capitaine d'une compagnie d'hommes d'armes de leurs ordonnances 1591. Son fils Alexandre assista encore en 1681, au synode de Lizy, mais à la Révocation son descendant abjura entre les mains de l’aumônier du roi, l'évêque Caillebot de la Salle, abbé de Rebais, comme l'annonce le Mercure du mois de décembre 1685.
L'intendant et Bossuet (Évêque de Meaux) ne pouvaient en dire autant de sa mère et de ses sœurs qui persistaient dans leur foi. Aussi ces dernières furent-elles enlevées, l'année suivante et enfermées au couvent des « Nouvelles-Catholiques » de Paris. Leur constance ne se démentant pas, on les transféra, en 1701, au château de Saumur, où elles eurent à subir une si dure détention que l'une d'elles devint folle. Sa Majesté eut la charité de la faire transporter à ses frais dans une maison d'aliénés. Une autre soeur, Marie, qui avait épousé Louis Prévost, n'eut pas moins à souffrir de la persécution.
Un fils cadet de Théodore, portait le titre de sieur de Breville, et épousa, en 1651, Marie de La Planche. De ce mariage naquit un fils, nommé Philippe Alexandre fut assez heureux pour se sauver en Hollande avec sa sœur. Ils habitaient l'un et l'autre La Haye en 1686 (Archives de l'église wallonne de La Haye).
Après la Révocation, une trentaine de familles, principalement de tisserands, s’exilent vers la Suisse et l’Allemagne. À Neu-Isenburg, près de Francfort, le musée de la ville, est l’ancienne auberge du Lion d’Or, la maison d’Isaac Jolly de Saint-Denis-les-Rebais, plusieurs fois le bourgmestre de la ville. Un descendant, Auguste Jolly, professeur de droit à l’université d’Heidelberg, devint ministre de Bismarck, et signa en 1871 le traité de Versailles, qui fondait l’empire allemand.