« La Bible en Espagne » de George Borrow (1803-1881) a été publiée en ce jour, le 10 Décembre 1842.
Le livre relate une histoire vraie. Celle de l'auteur, protestant et agent de la Société biblique britannique et étrangère, qui distribue la Bible en Espagne (1835-1840), dans un pays catholique hostile, et au beau milieu d'une guerre civile ... Quoi de plus exaltant en effet?
George Borrow était très doué pour les langues. A 18 ans, il apprend le rom au contact des gitans, le français auprès d’un prêtre émigré, le danois par la lecture de la Bible, et d’une façon ou d’une autre, l’italien, l’espagnol, le portugais...
Son amour des langues fait de lui un jeune libre penseur qui essaye de gagner sa vie par ses traductions et l’écriture d’ une série sur les criminels notoires. Ayant redécouvert le christianisme, il offre ses services à la Société biblique britannique et étrangère.
En Espagne, il rencontre des gitans et leur lit l'Évangile. Et puisque le clergé romain empêche la distribution de Bibles dans les grandes villes espagnoles, il les distribue alors dans des régions en proie à la guerre civile. Les menaces abondent. Il survit néanmoins. Ses Bibles sont saisies mais des fonctionnaires avides les revendent à prix d’or car la demande est énorme…
Rentré en Angleterre, Borrow se met à écrire ses aventures. Le livre est un énorme succès de librairie. Il est très vite épuisé et il faut le rééditer à plusieurs reprises. Il se vend encore mieux que « Le conte de Noël » de Dickens, paru peu après !
Cependant, aussi intéressant que soit « La Bible en Espagne », il est juste de souligner que le livre démontre davantage de goût pour l'aventure et de haine envers l'Église catholique que de vrai sentiment spirituel.
Prosper Mérimée eut l’idée du personnage de "Don José" de son « Carmen » (à l’origine de l’opéra de Bizet) en lisant une histoire dans le livre de Borrow.
Une citation de George Borrow : « La traduction est, au mieux, un écho »
Source :
"La Bible en Espagne, Un Anglais excentrique au pays de Don Quichotte 1835-1840", George Borrow, Préface de Michel Le Bris, 1991.