Le mot de passe qui circulait en 1968 parmi les étudiants était « Il est interdit d’interdire ». Il traduisait bien la tendance permissive qui sommeille en chacun de nous. C’est à cette époque que j’ai commencé à fumer. Au début, je me délectais d’une seule cigarette par jour. Je la prenais le plus volontiers lorsque je révisais mon Bac. Je n’ai pas tardé à renouveler cette joie par une deuxième, jusqu’à parvenir à une vingtaine dans la journée... Ce petit rouleau de tabac haché me procurait à l’époque une satisfaction intense.
C’est lors de mon service militaire en Algérie que j’ai été mis providentiellement en contact avec un groupe de chrétiens qui tenaient régulièrement des réunions évangéliques J’avais soif de connaître Dieu. J’en suis devenu rapidement un fidèle auditeur. Le moment venu, j’ai voulu manifester ma foi nouvelle en demandant à être baptisé. J’ai alors pris conscience de mon asservissement à la cigarette. Tous mes efforts n’étaient pas parvenus à me libérer.
Mon seul recours a été le Seigneur : je lui ai adressé une supplique très simple, logique à mon sens, en lui demandant de tout mon cœur (lorsque l’envie de fumer se manifestait) de me donner la force de résister à la tentation.
La veille de mon baptême, j’étais encore un fumeur invétéré. C’est le lendemain que la fumée a commencé à me gêner. Dieu avait supprimé définitivement en moi ce besoin organique pernicieux. Je dois au Seigneur toute ma reconnaissance.