Mon amie Sandrine était perplexe.
- J’ai un problème : j’ai mis un composteur dans mon jardin, mais il grouille de petites bestioles. Je ne sais pas quoi faire…
- Mais Sandrine, ce n’est vraiment pas un problème ! Au contraire, ces petites bêtes jouent un rôle vital dans la décomposition !
- Ah bon ?
Fourmis, limaces, mille-pattes, cloportes, larves diverses et variées… toute cette vie m’émerveille !
J’ose même dire que je trouve cette vie fourmillante belle, étonnante, parfois drôle. Mais soyons honnêtes : c’est souvent plus facile
d’avoir de la sympathie pour des animaux qui nous ressemblent un peu plus, comme ces mammifères aux grands yeux ronds avec une fourrure toute douce. Je le reconnais : ils évoquent des sentiments plus tendres que les limaces et les mille-pattes.
C’est vrai aussi que certaines créatures peuvent provoquer une réaction de peur ou de dégoût tant ils ressemblent à des extra-terrestres. Peut-être parce que nous ne les connaissons pas ou que nous ne savons pas s’ils sont nuisibles ou utiles. En réalité, tout ce petit monde d’animaux bizarres est essentiel pour la santé des écosystèmes car ils contribuent à la décomposition de la matière organique. Les mille-pattes, par exemple, aèrent votre compost en creusant des tunnels.
Même sans avoir un jardin, nous avons un rôle à jouer dans la bonne santé des sols. Comment ? En choisissant ce que nous consommons. Avec peu de variété dans les cultures et beaucoup d’entrants chimiques, une agriculture productiviste appauvrit les sols. Si nous privilégions des aliments cultivés de manière responsable, nous encourageons au contraire une agriculture plus respectueuse des écosystèmes et améliorons même le stockage du carbone.
La santé des sols est un enjeu majeur même s’il est souvent caché à nos yeux.
Rachel Calvert
Présidente
france.arocha.org