Le lecteur de la Bible est parfois perplexe quand il y découvre un encouragement à « craindre Dieu ». Faut-il avoir peur de lui ?
Plusieurs sortes de craintes
Il y a la « crainte du gendarme », qui se rapporte plus à la peur de la contravention. C’est aussi celle de l’enfant qui redoute la punition après sa bêtise.
Dans bien des religions, on vit dans la crainte des esprits ou même dans celle du dieu qu’on vénère. C’est pourquoi, on cherche à se le rendre favorable ou à apaiser sa colère. Le christianisme, il est vrai, n’a pas entièrement échappé à ce phénomène au cours de son histoire.
Découvrir Dieu
Par contre, quand, grâce à Jésus, on voit le vrai visage de Dieu, on découvre un Père saint, mais aussi compatissant, bon et miséricordieux qui nous a tellement aimés qu’il nous a donné son Fils. C’est ainsi que Dieu devient en réalité notre sauveur. On comprend aussi qu’il n’attend rien d’autre en retour que notre amour. La « crainte de Dieu » n'est donc plus la peur que la sévérité de ses jugements inspire, mais un profond respect. Elle laisse place au désir de lui plaire.
La Bible nous montre comment le saint respect que des femmes et des hommes ont eu à l’égard de Dieu a changé complètement leur vie.
Dieu et nos peurs
Le roi David en est un exemple. Confronté à de multiples reprises à des ennemis féroces, il a souvent été à deux doigts de perdre la vie. Son réflexe a été d’appeler Dieu au secours. C’est ce que nous découvrons grâce à ses psaumes magnifiques, comme celui où il écrit : « J’ai cherché le Seigneur et il m’a répondu, je n’ai plus peur de rien. » Pour surmonter sa peur, il lui fallait rester proche de Dieu, un Dieu qu’il savait plus grand que ses peurs.
Notre part
L’apôtre Pierre a eu, lui aussi, une vie remplie d’embûches. Comme David, il a failli perdre la vie à plus d’une occasion. Du coup, ce qu’il recommandait : « Déchargez-vous sur Lui, le Seigneur, de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » n’en a que plus de poids. Il savait de quoi il parlait.
Acceptons donc nous aussi son invitation.
C’est avec raison que des traductions plus récentes de la Bible ont traduit la traditionnelle « crainte de l’Éternel » par « reconnaître l’autorité du Seigneur » ou encore par « le respect du Seigneur ».
Craindre Dieu chasse nos peurs
Dans Athalie (scène I, vers 61-64) Jean Racine fait dire à Joad, le grand-prêtre :
« Celui qui met un frein à la fureur des flots,
Sait aussi des méchants arrêter les complots.
Soumis avec respect à sa volonté sainte,
Je crains Dieu, cher Abner, et n’ai point d’autre crainte. »