On pourrait avancer que les disciples de Jésus et les premiers chrétiens avaient un tel désir de voir leur maître réapparaître qu’ils ont fini par donner corps à leur espérance à l’aide de différents récits (tombeau vide, apparitions du ressuscité...).
Il s’est passé quelque chose
Mais c’est oublier qui étaient les premiers chrétiens : non pas des personnalités de grande envergure, des intellectuels capables de déformer l’histoire au nom d’une idéologie ou encore des « rambo » capables de défier la puissance romaine. Ils n’avaient rien à prouver, rien à gagner en inventant cette histoire. Eux qui étaient complètement effondrés, déboussolés lors de l’arrestation et de la crucifixion du Christ, nous les retrouvons quelques jours plus tard, remplis de courage et d’audace, affirmer au péril de leur vie que Jésus est ressuscité et qu’il leur est apparu.
Hallucinations collectives ?
Les textes évangéliques contiennent des détails qui ne trompent pas, « qui font vrai » comme l’on dit. Matthieu relate une apparition du ressuscité à ses disciples : « Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils l’adorèrent, mais quelques-uns eurent des doutes ». Et l’évangile selon Marc nous rapporte que les femmes furent les premiers témoins de la résurrection. Ce détail apparemment anodin mérite la plus grande attention : si l’on avait voulu inventer cette histoire, on n’aurait pas mis en jeu des femmes comme premiers témoins, car leur témoignage n’avait aucune valeur juridique à l’époque !
Si Christ n’est pas ressuscité
Pour l’apôtre Paul, « si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés », « car le Christ est mort pour nos péchés, il est ressuscité pour notre justification ».
Ainsi, la résurrection est indéniablement la vérité culminante de la foi chrétienne : on ne peut la taire, on ne peut en faire l’économie, mais il faut la proclamer car elle est source d’espérance féconde.
Mieux qu’une philosophie
Les philosophes athéniens qui écoutaient avec un certain intérêt intellectuel le discours de l’apôtre Paul ont réagi à l’annonce de ce message de la résurrection : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois » ; traduisez : cette affirmation n’appartient pas à notre cadre conceptuel.
Plus qu’une éthique
On comprend que la foi chrétienne est plus qu’une morale, plus qu’un humanisme transcendant. Mais elle confesse des choses étonnantes, époustouflantes, renversantes : le Christ est ressuscité ! Affirmer la résurrection du Christ, c’est dire que le monde nouveau a déjà fait irruption dans notre réalité. C’est dire que la mort est déjà vaincue, qu’elle n’a pas le dernier mot. Par sa résurrection, Christ a vaincu la mort, Sa résurrection, c’est finalement la mort de la mort.
Une bonne nouvelle pour qui ?
Mais une telle victoire, Jésus-Christ la dédie d’abord aux siens, il leur offre les fruits de son triomphe : « Christ est ressuscité... prémices de ceux qui sont décédés ». Telle est l’espérance chrétienne, la consolation qu’apporte la foi.