Voyager avec Abraham, ce n’est pas comme partir en vacances.
Quand le patriarche a obéi à l’appel qu’il avait entendu, il a quitté son pays pour ne plus jamais le revoir. Étape après étape, il a avancé sans savoir où il allait ni combien de temps le voyage durerait.
Abraham a planté sa tente de lieu en lieu, ne possédant rien des contrées qu’il visitait.
Sans doute a-t-il admiré des paysages magnifiques et découvert plein de choses intéressantes au cours de son voyage. De toute évidence, l’essentiel n’était pas là pour lui.
Abraham n’était qu’un étranger partout où il est passé mais il avait en lui la plus grande des richesses : l’espérance. Celle-ci était basée sur la promesse reçue au départ.
Espérant contre toute espérance, cet homme a cru et a poursuivi sa route, malgré ses doutes, ses questions et ses faiblesses. C’est sans doute là sa plus grande qualité. Est-ce pour cela que plus de la moitié de l’humanité (Juifs, chrétiens et musulmans) se réclament de lui aujourd’hui ?
Nous ferons bien en tout cas de suivre son exemple. Que de sang aurait pu être évité et pourrait encore l’être si ceux qui habitent et se disputent aujourd’hui le Proche Orient étaient habités par la même espérance radicale que lui !
Que de conflits personnels et de frustrations nous nous épargnerions à nous-mêmes si nous étions prêts, nous aussi, à tout quitter et à renoncer à tout, habités par la même espérance que lui !
Abraham était mort depuis 2000 ans lorsque Jésus a dit à ses contemporains : « Abraham, votre père, a été dans la joie. En effet, il a espéré voir le jour où j’allais venir. Il l’a vu et il a été rempli de joie. »
Avec lui, désirons, nous aussi, cette joie-là.
Georges Mary