Je n’oublierai jamais ses dernières paroles
Je me tenais au pied de la croix où l’on venait de clouer Jésus, mon maître. Je le voyais essoufflé, assoiffé, éreinté, agonisant. Les tortures de la nuit l’avaient épuisé, sa lente asphyxie l’achevait peu à peu. Lui qui avait rendu la vie et la joie à tant de personnes, voilà qu’il allait mourir, abandonné de tous.
La peur
Mes collègues avaient choisi la distance : ils restaient loin, craignant d’être associés à l’ennemi public n°1. Ils avaient peur que la haine qui s’était déversée sur lui ne vienne les briser eux aussi. Alors ils étaient loin, là-bas, séparés les uns des autres, comme s’ils ne se connaissaient pas, comme s’ils ne le connaissaient pas. Je ne les blâme pas : la violence qui s’était abattue sur Jésus avait de quoi terrifier. La peur et la confusion avaient eu raison de notre unité. Je ne les blâme pas, mais moi, je n’ai pas pu laisser Jésus mourir seul.
Le danger
Les gardes romains, eux, étaient tout près des croix, les chefs religieux aussi : ils veillaient ...