La société industrielle a surexploité les richesses naturelles de la création. Lorsqu’elle est motivée par le seul profit érigé en idole impitoyable, cette attitude s’accorde rarement avec les préoccupations d’ordre écologique. On a enregistré, malgré tout, certains progrès ces dernières années. Des mesures ont été prises pour mieux gérer les ressources, limiter la pollution et recycler les produits de consommation courante comme le papier, le plastique ou l’aluminium.
Le bilan, loin d’être négatif, n’est cependant pas à la hauteur des espérances. Les pays pauvres, où la nature est fragilisée, sont soumis à une dégradation écologique d’autant plus intense et irraisonnée qu’ils sont souvent dépourvus de réglementation en matière de protection de l’environnement et d’autorités intègres ou respectées pour exécuter les lois. Plus d’un milliard d’habitants n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Les populations les plus démunies migrent en masse dans des mégalopoles où elles s’entassent dans des quartiers insalubres et des habitations de fortune. Dans ces villes comme dans les campagnes, l’eau impropre à la consommation tue chaque année ou contamine à long terme des millions d’individus, dont une large proportion d’enfants.
Les touristes qui visitent certains de ces lieux augmentent le volume des déchets non traités lorsque les structures sont peu adaptées à leur accueil. Ces pays sont par ailleurs soumis à l’appétit de grands groupes industriels étrangers, plus soucieux de rentabilité excessive que de sauvegarde de la création. Les multinationales peuvent, toutefois, contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans les pays les plus défavorisés. Les infrastructures mises en place, les salaires versés aux ouvriers et aux cadres, l’accès à l’éducation (pour les garçons et les filles) figurent parmi les facteurs positifs du développement.