La réalité des Églises issues de l’immigration
Trois types d’Églises pour faire court !
1. Les Églises dites nationales / qualifiées d’associées
Liées à celles des pays d’origine, ces Églises sont des lieux de conservation culturelle et spirituelle. Elles n’ont pas vocation à s’intégrer.
Elles sont des lieux d’expression de l’intérêt des Églises mères par rapport à leurs membres momentanément absents pour des raisons professionnelles ou de formation.
Elles permettent aux membres de rester attachés à leurs racines : langues utilisées, liturgies et chants sont ceux du pays d’origine.
2. Les Églises missionnaires / nées de l’envoi de missionnaires
Elles sont des créations issues d’une Église étrangère soucieuse de la spiritualité de la France.
Églises d’évangélisation s’adressant aux autochtones, l’intégration ne concerne ici que les missionnaires.
La question étant l’acculturation d’une foi intégrée à une culture d’ailleurs en, ou au sein de, la réalité spirituelle à la française marquée par une laïcisation particulière.
3. Les Églises des banlieues ou populaires
Églises des immigrés des 2ème, 3ème voire 4ème génération, elles sont une réalité nouvelle qui interroge les Églises historiques issues de la Réforme.
Intégrées à leur siècle par rapport aux réalités de la banlieue d’aujourd’hui, elles sont juridiquement françaises, régies par le droit français.
Elles se constituent et se réalisent au sein d’une culture particulière et en construction, celle de la banlieue des grandes villes françaises.
À ces trois formes d’Églises correspondent des attitudes d’intégration souvent aux antipodes les unes des autres
• Les Églises nationales ou associées sont de fait intégrées
Ceux qui les fréquentent disposent d’un travail et d’une situation sociale qui leur permettent un échange, tant culturel que social, conséquent.
Acceptées et jouissant d’une certaine crédibilité, leur intégration, généralement souhaitée et encouragée, ne pose aucun problème.
Elles sont juridiquement en règle et disposent des moyens pour s’instruire et s’intégrer.
Leur existence en Église répond plutôt à une autre question : celle de leur construction personnelle et de la construction de leur identité.
La différence est ici enrichissante et positive. La reconnaissance réciproque est ici une réalité totalement acquise.
La complémentarité culturelle est également admise quel que soit le niveau de maîtrise linguistique. (Église allemande, américaine, coréenne ou chinoise…)
L’accueil souhaité est échange et découverte mutuelle. La coopération active avec les Églises locales est possible. Chacun demeurant à sa place et gardant ses manières d’être et de faire le culte.
• Les Églises dites missionnaires
Elles posent une triple problématique en ce qui concerne l’accueil :
- Celle de l’intégration du ou des missionnaires. Il faut qu’il s’installe et qu’il ait un lieu où travailler.
- Celle de l’intégration de l’Église issue de la mission au sein de la société
- Et celle de sa coexistence avec les Églises autochtones.
Deux questions essentielles et une question subsidiaire sont à prendre en compte :
Les questions essentielles :
1- Comment est-il arrivé ?
2- Quel rapport entre l’Église d’envoi et l’Église d’accueil ?
Et la question subsidiaire :
3- Faut-il établir une Église indépendante ou chercher à faire partie d’une union existante ?
À ces trois questions, trois propositions :
• La prise de contact de l’Église FPF la plus proche.
• L’établissement de relations avec l’Église d’envoi.
• La mise au point d’un cahier des charges détaillant les attentes et les possibilités de collaboration.
À la question subsidiaire, une réponse essentielle.
• Il faut, dès le départ, mettre cartes sur table. Quel sera le statut de l'Église qui naîtra probablement de cette collaboration ?
Une franche et vraie collaboration permet une intégration sans frustrations.
Et les missionnaires indépendants ? :
- D’où qu’ils viennent, ceux-ci sont à observer minutieusement. L’application du principe, c’est aux fruits que l’on reconnaît l’arbre, n’est pas ici inutile.
- Tout mariage nécessitant un temps de fiançailles ouvert et honnête, il ne faut ni se précipiter, ni faire de zèle. Un arbre peut cacher une forêt. L’apparence peut être trompeuse. Il faut aller profond.
Le contrôle n’est pas manque de confiance.
La prévision n’est pas suspicion.
La méfiance n’est pas rejet.
Ces trois étapes servent à construire une relation vraie et solide.
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