«La Balance (« Op de waag-schaal »). Martinus van Beusecom. Gravure. 17ème siècle. Cette fameuse caricature calviniste fut gravée aux Pays-Bas au 17ème siècle par Martinus van Beusecom. Elle répond au principe qui veut que l’image parle à tous, surtout aux illettrés, et que le sens s’impose à chacun indépendamment du texte. Il s’agit ici du triomphe de la Parole de Dieu et des réformateurs qui la prônent sur l’Eglise catholique et ses pompes. Le dispositif est simple. Deux groupes d’hommes s’affrontent dans une salle dont le centre est occupé par une balance. L’un des plateaux, chargé d’un livre, qui est évidemment la Bible, touche le sol : pour les protestants la vérité religieuse est uniquement dans la Bible. A proximité de personnages vêtus simplement. Ce sont les réformateurs. On reconnaît la figure de Calvin de profil, qui converse avec un interlocuteur pouvant représenter Luther. A leur gauche, mis en valeur et un peu isolé, se trouve Jean Hus observant la scène les mains jointes. Il n’y a pas de chef : tous les pasteurs sont habillés simplement avec un chapeau d'universitaire. En face, on distingue une hiérarchie importante : -un évêque avec la mitre, -des cardinaux avec des chapeaux plats entourant le pape, -le pape Pie IV (1559-1565) qui termina le Concile de Trente, assis sous un dais et coiffé de sa tiare ; Les 3 et 4 décembre 1563 se tient la séance de clôture. L'ensemble des décrets du concile est lu devant les Pères, rassemblés dans la cathédrale Saint-Vigile de Trente. 220 prélats signent l'acte final le 4 décembre 1563. Pie IV recadra l’institution romaine et réaffirma solennellement le célibat des prêtres. Pie IV montra l'exemple lui-même en devenant le père de trois enfants naturels. -les professeurs jésuites (chapeaux carrés, les prêtres avec chasuble (à genoux), la moniale à genoux,, le moine est sur la balance (tonsure) Tous contemplent le plateau chargé des symboles de l’Eglise romaine – les clés de Saint Pierre, la tiare pontificale, un gros volume évoquant les Pères de l’Eglise ou la Somme théologique de Thomas d’Aquin – et chargé également de deux religieux dont l’un s’agrippe aux chaînes pour faire pencher la balance de son côté. Il n’y parvient pas: la Bible, à elle seule, triomphe de tout »